L'appel du maire Tremblay a été vain

Ceux qui espéraient encore que la fête des Neiges soit sauvée devront en faire leur deuil. La trêve que Gérald Tremblay souhaitait obtenir des cols bleus avant 15h hier ne s'est pas concrétisée. Mécontent, le maire a accusé les cols bleus d'avoir voulu utiliser la fête des Neiges pour négocier sur la place publique.

Les cols bleus étaient disposés à ne pas utiliser de moyens de pression pendant les festivités, mais ils avaient imposé une condition, soit que le maire s'engage à accorder aux employés du parc Jean-Drapeau les mêmes conditions salariales que celles dont bénéficient les autres cols bleus de la Ville. Il s'agit d'ailleurs du principal litige qui oppose le syndicat des cols bleus regroupés de Montréal à la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD) dans le cadre des négociations entreprises en vue du renouvellement de la convention collective des 220 travailleurs à l'emploi de la société paramunicipale.

Or il n'était pas question pour le maire de se mêler des négociations. «Je suis déçu de la réponse du syndicat, qui utilise la fête des Neiges comme monnaie d'échange pour négocier sur la place publique», a-t-il fait savoir dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi hier.

Pour sa part, la responsable des sports et des loisirs au comité exécutif, Francine Senécal, a dénoncé l'attitude du syndicat. «Nous avons voulu faire un appel à la bonne volonté, mais nous constatons que celle-ci n'était pas présente et que l'esprit corporatif du syndicat l'a emporté sur l'esprit de la fête», a-t-elle déclaré.

La SPJD a donc décrété l'annulation définitive de l'événement, qui devait se dérouler au cours de trois fins de semaine à partir du 26 janvier. Elle estime que, faute d'un engagement ferme du syndicat de ne pas exercer de moyens de pression, la société ne peut s'assurer que l'événement puisse se tenir dans un cadre sécuritaire. «Encore une fois, l'intransigeance et l'insensibilité du syndicat pénalisent les familles montréalaises», a soutenu le porte-parole de la SPJD , Kevin Donnelly.

Le syndicat s'est dit déçu de l'attitude du maire Tremblay. «On ne voulait pas s'entendre sur tout, juste savoir que les gens qui font le même travail touchent le même salaire; c'est là un principe fondamental, a affirmé le président du syndicat, Michel Parent. La fermeture du maire est incompréhensible! Maintenant, ce sont les enfants qui vont en payer le prix et c'est dommage pour tout le monde.»

Les cols bleus du parc Jean-Drapeau sont sans contrat de travail depuis décembre 2005. En novembre dernier, ils avaient annoncé leur intention de débrayer à l'occasion de la fête des Neiges si les négociations ne progressaient pas.

À voir en vidéo