Ouverture des 19es Entretiens Jacques Cartier - Les villes doivent jouer un rôle dans la lutte contre la pauvreté, estime Gérald Tremblay

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay
Photo: Le maire de Montréal, Gérald Tremblay

Lyon — Gérald Tremblay a profité de la tribune offerte lors de l'ouverture des dix-neuvièmes Entretiens Jacques Cartier hier pour lancer un appel à la solidarité internationale pour combattre la pauvreté partout dans le monde. Soulignant l'importance accrue du rôle des villes dans cette lutte, M. Tremblay a annoncé qu'il acceptait la proposition de son homologue lyonnais, Gérard Collomb, de créer un chantier de coopération qui impliquerait leur ville respective dans l'éradication de la misère.

Le maire de Montréal, qui recevait à l'occasion un doctorat honorifique de l'université Jean-Moulin Lyon 3, a invité l'assemblée à penser le monde autrement. «Prenons-nous suffisamment le temps de prendre nos distances avec l'exercice du pouvoir et d'agir avec nos universitaires? Parce que nos universités constituent des foyers privilégiés de valeurs, de réflexion, de vision et de respect de la dignité humaine. Nous sommes aujourd'hui à un tournant. Il n'y a plus d'excuses, le monde doit être meilleur.»

Gérald Tremblay s'est permis du même coup d'inclure dans son combat ses corécipiendaires de doctorat honoris causa, le recteur de l'université de Montréal, Luc Vinet, et le p.-d.g. de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Henri-Paul Rousseau. Il a insisté sur la nécessité de l'interdépendance de leur savoir, de leur imagination et de leur créativité dans cette quête d'un avenir meilleur pour «chaque être humain de chaque pays».

L'ancien premier ministre français, Raymond Barre, aussi président du Centre Jacques Cartier, a fait écho aux propos du maire en rappelant que les villes constituent aujourd'hui des «points d'ancrage dans ce monde de globalisation» qui permettent la communication entre les milieux politiques, économiques, sociaux et culturels.

Luc Vinet, Gérald Tremblay et Henri-Paul Rousseau n'étaient pas seuls à recevoir des honneurs au moment de la cérémonie inaugurale de cet événement qui réunit chaque année universitaires, politiciens, artistes et gens d'affaires du Québec et de France — ils sont plus de 2300 à participer à 630 conférences à saveur scientifique, sociale et culturelle d'ici au 6 décembre. Le directeur du Centre Jacques Cartier, Alain Bideau, a reçu les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur.

Le pouvoir de l'argent
Henri-Paul Rousseau a, pour sa part, tenté d'apporter une note d'optimisme. Il a rappelé sa vision positive des retombées de la mondialisation et le rôle fondamental que la Caisse de dépôt et placement y joue. Selon lui, de telles institutions permettent au «pouvoir de l'argent» de «civiliser la mondialisation». «Le sentiment d'impuissance actuel des citoyens et la montée des mouvements populistes ne peuvent être que de mauvais conseillers», a-t-il déclaré.

Cette année, les experts québécois et français discuteront notamment des enjeux cruciaux du vieillissement de la population et de la gestion des caisses de retraite, et compareront l'évolution des grappes industrielles des deux côtés de l'Atlantique. En 2008, les Entretiens Jacques Cartier auront lieu à Québec, afin de souligner le 400e anniversaire de la ville de Champlain.

Collaboratrice du Devoir

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