L'administration Boucher ne consacrera pas un sou de plus à l'immigration
Québec — D'après le commissaire à l'immigration de la Ville de Québec, Yves Dallaire, il n'y aura pas de fonds supplémentaires alloués à l'immigration dans le prochain budget de la Ville.
«Je vous rappelle que [l'immigration] n'est pas de la compétence de la Ville. Nous, on se charge d'améliorer les services offerts aux payeurs de taxes», a-t-il dit au Devoir.À propos des missions à l'étranger pour attirer des immigrants vers Québec, M. Dallaire se montre sceptique. «Il y a eu des missions à l'étranger dans le passé; ç'a donné certains résultats, mais on se demande si c'est une bonne approche.» La Ville concentrerait plutôt ses efforts sur les services offerts à Québec même, en «travaillant avec les gens qui sont sur place», poursuit-il.
L'an dernier, la mairesse a enterré un projet de maison interculturelle pour les immigrants de neuf millions de dollars, proposé à l'époque de Jean-Paul L'Allier. Elle estimait le projet trop coûteux et mal adapté aux besoins des principaux intéressés. Aux dires de M. Dallaire, la Ville n'a pas de nouveau projet en immigration à inscrire au prochain programme d'immobilisations.
La mairesse de Québec martèle depuis son entrée en fonction que l'immigration n'est pas du ressort des municipalités. Or elle subit des pressions grandissantes de la part des acteurs économiques, qui souhaitent en faire une priorité dans la capitale en raison du manque de main-d'oeuvre.
«Mme Boucher a pris la mesure de l'importance de la chose», a déclaré le commissaire, avant de rappeler certains propos de la mairesse, qui reprochait cet été aux gens d'affaires de traiter les immigrants «comme des machines».
M. Dallaire souligne que la Ville attend des nouvelles du ministère québécois de l'Immigration, avec lequel elle se prépare à conclure une entente de financement, sur trois ans plutôt que sur une base annuelle comme dans le passé. L'an dernier, le ministère avait octroyé à la Ville 300 000 $.