Couillard ne veut pas ouvrir la porte au suicide assisté

Asbestos — Dans la mesure où «chaque jour, au Québec, il est question d'euthanasie passive» pour des personnes malades et très souffrantes, le ministre québécois de la Santé, Philippe Couillard, ne voit pas la raison d'ouvrir la porte au suicide assisté.

De passage hier à Asbestos pour un projet d'investissement au centre de santé de l'endroit, le ministre a estimé qu'une récente affaire comme celle de Marielle Houle, à Sherbrooke, commande «la plus grande prudence» avant de légiférer sur le suicide assisté.

Il s'agit de cette femme dont le mari aurait tenté de mettre fin à ses jours en raison des souffrances reliées à une maladie dégénérative et qui a succombé quelques jours plus tard. Son conjoint, André Bergeron, fait face à des accusations de tentative de meurtre pour avoir voulu abréger les souffrances de sa femme.

Or, le ministre Couillard, un médecin de formation, a rappelé qu'il existe déjà ce qu'il appelle l'euthanasie passive, dans le cas de personnes très souffrantes et n'ayant plus de qualité de vie et d'espoir d'améliorer leur santé. «Chaque jour, au Québec, les médecins traitants et les familles de ces personnes très malades discutent d'euthanasie passive, c'est-à-dire de la question de savoir si ça vaut la peine de s'acharner et d'y aller de traitements agressifs pour maintenir la vie. L'euthanasie passive se pratique quotidiennement», a soumis M. Couillard.

Mais de là à parler de suicide assisté, Philippe Couillard n'y est «pas très chaud». Précisant que la question relève du gouvernement fédéral, qui a juridiction en matière de code criminel, le ministre de la Santé et des Services sociaux y voit un «risque de dérapage».

«Si on ouvre le débat sur le sujet [du suicide assisté ou de l'euthanasie active], on embarque dans quelque chose de très glissant», a-t-il dit.

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