Course à la direction du Parti québécois - Boisclair restera dans la course même si Landry tente un retour
Québec — André Boisclair, que les sondages placent en tête dans la course à la direction du Parti québécois, n'entend pas se retirer pour laisser la voie libre à Bernard Landry si jamais le chef démissionnaire tente un retour.
«On est entrés dans la course, on va la faire et on va la gagner», a résumé hier Jean-Louis Laplante, l'attaché de presse d'André Boisclair. Hier, l'ancien député de Gouin et leader parlementaire poursuivait ses activités dans cette campagne informelle qui ne doit commencer officiellement que le 15 septembre, date à laquelle les candidats devront avoir déposé au parti leur bulletin de candidature avec les 1000 signatures requises qui doivent provenir de membres en règle du PQ.Mercredi, M. Boisclair prononçait un discours aux Jardins de Métis, dans le Bas-Saint-Laurent. Il a rencontré hier matin un groupe de jeunes péquistes en Beauce pour se retrouver en soirée au Festival Juste pour rire.
Au même moment, des appuis se manifestaient en faveur du retour de Bernard Landry. Mercredi, 40 signataires, dont le député bloquiste Maka Kotto, la présidente régionale du PQ de Montréal-Ville-Marie et candidate du Bloc dans Ahuntsic, Maria Mourani, et plusieurs personnalités de la communauté libanaise de Montréal, ont fait parvenir aux journaux une lettre ouverte affirmant que seul Bernard Landry possède «cette culture de la raison d'État» nécessaire à «la construction et à la mise en marche de l'appareil gouvernemental du jeune pays» après une victoire référendaire.
Depuis quelques jours, Bernard Landry consulte ses amis et connaissances sur l'opportunité de se lancer dans la course à sa propre succession. Il a parlé à Yves Duhaime qui, au moment de la démission de M. Landry après un vote de confiance de 76 % au congrès national du PQ, avait appuyé la décision du chef. «Je n'ai pas changé d'avis. Pour moi, c'est une affaire classée», a dit M. Duhaime au Devoir hier.
L'ancien ministre péquiste ne croit pas que les candidats les plus solides soient disposés à se retirer de la course pour favoriser M. Landry. «La course au leadership au PQ, veut, veut pas, elle est solidement engagée. Il n'y aura de retour en arrière pour personne. J'en suis convaincu», estime-t-il.
Il est toutefois légitime que M. Landry s'interroge compte tenu des appuis qu'il reçoit, mais il devra prendre sa décision rapidement, estime-t-il. «Mais pour moi, l'issue, elle est déjà scellée», a dit M. Duhaime.
Yves Michaud, que M. Landry a également consulté, est d'un autre avis. De tous les candidats, c'est Bernard Landry qui présente «la feuille de route la plus impressionnante». S'il décide de se porter candidat, il va gagner, croit M. Michaud.
La pétition Internet lancée la semaine dernière en faveur d'un retour de Bernard Landry (www.retourbernardlandry.org) avait recueilli près de 3300 signatures au dernier décompte, hier. L'écrivain Yves Beauchemin, l'ancien journaliste et diplomate Jean-Marc Léger et le politologue Denis Monière ont aussi fait parvenir aux journaux des lettres ouvertes pour appuyer M. Landry.
En revanche, plusieurs députés péquistes voient d'un mauvais oeil le retour du chef démissionnaire, notamment parce que «cela aura pour effet de porter un jugement sur la qualité des candidats à sa succession», a rapporté mercredi la Presse canadienne.