Québec verse 1,5 million à la métropole pour valoriser le français

De passage à l’hôtel de ville de Montréal vendredi, le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a annoncé l’octroi d’une somme de 1,5 million de dollars pour divers projets de valorisation du français dans la métropole. Mais pour le Mouvement Québec français, il s’agit de « miettes » qui seront bien insuffisantes pour endiguer le déclin du français à Montréal.
La somme annoncée permettra à la Ville de Montréal de réaliser divers projets de valorisation du français d’ici 2025, comme la Dictée des municipalités, un événement organisé en collaboration avec le Bureau des nouveaux arrivants à Montréal, le Rendez-vous des affaires francophones, qui se tiendra à Montréal au cours de la prochaine année, et les célébrations de la fête nationale dans la métropole.
« On n’a pas la prétention de dire que le 1,5 million de dollars va régler toute la question du français au Québec, mais c’est quelque chose qui s’ajoute à d’autres mesures », a soutenu Jean-François Roberge. Le ministre a d’ailleurs rappelé que le gouvernement Legault présenterait « très bientôt » un plan gouvernemental interministériel sur la langue française. « Rien n’est exclu. On a retourné toutes les pierres et il est fort possible que, dans le plan d’action, il y ait des mesures à très court terme et à long terme, et que ça touche des budgets, des lois, des règlements et de nouvelles politiques. Ça couvrira assez large », a-t-il expliqué.
Les problèmes sont cependant nombreux à Montréal, des citoyens ayant notamment de la difficulté à se faire servir en français dans certains commerces. Mais le ministre Roberge a voulu se faire rassurant, indiquant que ses discussions avec des associations de gens d’affaires et de manufacturiers laissaient voir une volonté de mettre davantage en valeur le français. « Je ne vois pas une posture de résistance. […] Des associations de commerçants et de gens d’affaires ont sollicité des rencontres avec moi pour me proposer des projets de francisation, a-t-il relaté. Tous les Montréalais, peu importe leur origine, doivent pouvoir vivre, consommer et travailler en français dans la métropole francophone des Amériques. »
Selon le président du Mouvement Québec français, Maxime Laporte, l’annonce du ministre Roberge ne permettra pas de s’attaquer aux sources du déclin du français. Il cite notamment les privilèges accordés aux institutions anglophones au Québec, comme les universités ou les hôpitaux, en matière de financement. « Du côté du gouvernement du Québec et de la plupart de nos dirigeants, cette dimension fondamentale des choses est essentiellement ignorée. On se contente de mesurettes, d’investissements qui n’en sont pas vraiment et de quelques dépenses faméliques au soutien de projets de promotion et de valorisation, dit-il. On nous lance beaucoup de poudre aux yeux dans le dossier linguistique. Trop souvent, on oublie les causes structurantes du déclin du français, en particulier à Montréal. […] Si on ne s’attaque pas aux causes réelles du déclin du français, on n’y arrivera pas. »
Quant au plan d’action gouvernemental promis par le ministre, il demeure sceptique. « On le croira quand on le verra. »