La CAQ s’oppose à un statut officiel du Québec au sein de l’UNESCO

La députée de Québec solidaire Ruba Ghazal s’est désolée mardi du « manque d’ambition pour le Québec et sa voix à l’international ».
Jacques Boissinot Archives La Presse canadienne La députée de Québec solidaire Ruba Ghazal s’est désolée mardi du « manque d’ambition pour le Québec et sa voix à l’international ».

La CAQ a rejeté mardi une motion de Québec solidaire qui demandait au gouvernement d’amorcer des démarches auprès de l’UNESCO pour l’obtention d’un siège québécois au sein de cette institution internationale.

Pourtant, dans une entrevue publiée lundi dans le Devoir, le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, avait suggéré que le Québec aurait idéalement sa propre délégation à l’UNESCO (l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Il avait toutefois fait bien savoir qu’il n’entendait pas mener cette bataille durant son mandat.

Sans surprise, donc, le gouvernement s’est opposé à la motion déposée mardi au Salon bleu par la députée de Québec solidaire Ruba Ghazal. Celle-ci proposait de reconnaître que « le Québec a juridiction pleine et entière sur sa politique culturelle » et implorait le gouvernement à « faire toutes les démarches nécessaires afin d’obtenir une délégation officielle à l’UNESCO ». Cette motion a été présentée conjointement avec les péquistes et les libéraux. Seule la CAQ l’a rejetée.

« Grand parleur, petit faiseur ! » a décrié Ruba Ghazal après que sa motion eut été battue. « Pour un gouvernement qui se dit nationaliste, c’est incompréhensible qu’il ne veuille même pas faire les démarches nécessaires pour obtenir un siège permanent à l’UNESCO. Quel manque d’ambition pour le Québec et sa voix à l’international », a ajouté la députée de Mercier.

Réservé aux États indépendants ?

En entrevue au Devoir la semaine dernière, le ministre Lacombe disait très bien s’accommoder du système actuel de représentation du Québec au sein de la délégation canadienne à l’UNESCO. Rappelons qu’en vertu d’un accord trouvé en 2006 avec le gouvernement conservateur de Stephen Harper, le Québec nomme à l’UNESCO un délégué général, qui fait partie de la délégation canadienne.

À l’exception de la Palestine, seules les nations indépendantes disposent de leur propre délégation à l’UNESCO. Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, avait d’ailleurs affirmé mardi que le Québec n’aurait jamais un réel siège à l’UNESCO tant qu’il ne sera pas souverain. Le leader souverainiste avait également accusé le ministre Lacombe de « manque de cohérence et de courage ».

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