Le PQ attaque le ministre Lacombe sur l’UNESCO

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, croit que le Québec ne pourra jamais avoir son propre siège au sein de l’UNESCO tant et aussi longtemps qu’il ne sera pas un pays indépendant. Prétendre le contraire, c’est alimenter de faux espoirs, croit-il.
Jacques Boissinot La Presse canadienne Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, croit que le Québec ne pourra jamais avoir son propre siège au sein de l’UNESCO tant et aussi longtemps qu’il ne sera pas un pays indépendant. Prétendre le contraire, c’est alimenter de faux espoirs, croit-il.

Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, accuse de « manque de cohérence et de courage » le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, qui a glissé lors d’une entrevue au Devoir que le Québec devrait idéalement être membre à part entière de l’UNESCO, avant de préciser qu’il n’avait pas l’intention d’en faire un combat.

« Il le souhaite, il le rêve, et tout de suite après, il prend la peine de dire qu’il ne mènera pas cette bataille, qu’il laisse le Canada décider pour le Québec au sein de sa délégation. C’est du caquisme tout craché ! » a pesté Paul St-Pierre Plamondon.

Le chef indépendantiste croit que le Québec ne pourra jamais avoir son propre siège au sein de l’UNESCO (l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) tant et aussi longtemps qu’il ne sera pas un pays indépendant.

Prétendre le contraire, c’est alimenter de faux espoirs, croit le leader du PQ. « Essentiellement, le ministre fait miroiter les avantages d’être propriétaire, mais en même temps, il s’entête à demeurer locataire au sein du Canada », pourfend-il.

Le ministre de la Culture doit s’envoler lundi soir pour Paris, où il livrera un discours au siège de l’UNESCO dans lequel il plaidera pour la défense des spécificités culturelles face à l’américanisation. Questionné avant son départ sur le statut du Québec à l’UNESCO, Mathieu Lacombe a laissé tomber que le Québec serait, dans un monde idéal, un membre de plein droit de cette organisation internationale. « Je ne peux pas m’empêcher de le souhaiter », a-t-il déclaré.

Or, il ne compte pas réclamer d’Ottawa un siège distinct à l’UNESCO, a-t-il pris bien soin d’indiquer ensuite. Le ministre Lacombe dit se contenter amplement de l’espace que le Canada laisse au Québec au sein de sa délégation : « Je sens qu’Ottawa respecte notre autonomie [à l’UNESCO], même si on n’est pas toujours d’accord. Je ne sens pas qu’Ottawa est au-dessus de notre épaule pour surveiller ce qu’on fait. »

QS d’accord

En 2006, les gouvernements de Jean Charest et de Stephen Harper en étaient venus à une entente sur la représentation du Québec à l’UNESCO. Depuis, la province peut nommer son propre délégué général, qui fait partie de la délégation canadienne.

Contrairement à l’Organisation internationale de la Francophonie, le Québec ne dispose toutefois pas de sa propre délégation au sein de l’UNESCO. Mis à part la Palestine, seuls des États indépendants possèdent le statut de membre.

Paul St-Pierre Plamondon n’est pas le seul à avoir soulevé des contradictions dans les propos que le ministre a tenus au Devoir.

Chez Québec solidaire (QS), on a aussi profité de cette entrevue pour rappeler la position indépendantiste du parti. « Il n’y a qu’une seule façon d’avoir un siège à l’UNESCO sans avoir Ottawa qui regarde toujours par-dessus notre épaule : l’indépendance », a écrit sur Twitter le député de Taschereau, Étienne Grandmont.



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