Michael Sabia serait nommé à la tête d’Hydro-Québec

Michael Sabia en novembre 2022. M. Sabia a été président-directeur général de la Caisse de dépôt et placement du Québec de 2009 à 2020.
Adrian Wyld La Presse canadienne Michael Sabia en novembre 2022. M. Sabia a été président-directeur général de la Caisse de dépôt et placement du Québec de 2009 à 2020.

Le gouvernement envisage de nommer Michael Sabia à la tête d’Hydro-Québec, selon plusieurs médias.

M. Sabia a été président-directeur général de la Caisse de dépôt et placement du Québec de 2009 à 2020. Il avait auparavant dirigé Bell Canada, de 2002 à 2008. La Presse, Radio-Canada et TVA ont rapporté mardi que le gouvernement avait choisi M. Sabia comme successeur de Sophie Brochu, qui a quitté ses fonctions de p.-d.g. d’Hydro-Québec en avril.

Le cabinet du premier ministre François Legault n’a pas commenté cette information. « Nous allons procéder à une nomination d’ici la fin du mois. D’ici là, nous ne ferons pas de commentaires », a indiqué l’attaché de presse Ewan Sauves.

Le cabinet du ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, s’est également abstenu de tout commentaire.

Avant même la confirmation officielle de la nomination de M. Sabia, le Conseil du patronat du Québec a salué ce choix.

« Michael Sabia est un choix judicieux pour reprendre les rênes d’une société d’État en pleine transformation, Hydro-Québec, a déclaré son p.-d.g., Karl Blackburn. Avec un parcours aussi brillant que celui de M. Sabia, nul doute qu’il saura répondre aux défis actuels et futurs de l’organisation. »

M. Sabia a été chef de la direction financière du CN au moment de la privatisation de la société ferroviaire, puis de sa transformation en société à capital ouvert. Il a commencé sa carrière au ministère fédéral des Finances, puis comme sous-secrétaire du cabinet au Conseil privé, à Ottawa. En décembre 2020, M. Sabia avait été nommé sous-ministre des Finances par le gouvernement fédéral.

La fin des surplus d’électricité

Le départ de Mme Brochu est survenu dans le contexte où Hydro-Québec fait face à la fin des surplus d’électricité et à une hausse de la demande. Elle avait exprimé certaines réserves sur le rôle que le gouvernement Legault voulait donner à Hydro-Québec, soit celui de vecteur de développement économique.

Après les dernières élections, le gouvernement a mis en place un comité, présidé par M. Legault, qui doit décider quels sont les nouveaux projets d’entreprise qui peuvent être raccordés au réseau d’électricité.

Lors de la dernière campagne électorale, M. Legault avait affirmé qu’il fallait ajouter 100 TWh à la capacité d’Hydro-Québec, soit la moitié de ce que la société d’État produit actuellement. Il avait formulé le souhait de relancer la construction de barrages hydroélectriques. Plus récemment, M. Fitzgibbon avait avancé le chiffre de 125 TWh pour les nouveaux besoins d’Hydro-Québec. Dans son plus récent plan stratégique, Hydro-Québec avait estimé qu’il faudrait ajouter plus de 100 TWh pour assurer la transition énergétique vers la carboneutralité d’ici 2050.

Au cours des derniers mois, le gouvernement a lancé des négociations avec Terre-Neuve-et-Labrador dans le but de renouveler le contrat d’approvisionnement de la centrale de Churchill Falls, qui arrive à échéance en 2041. M. Fitzgibbon a également lancé des appels d’offres pour de l’énergie éolienne.

Le député solidaire Haroun Bouazzi, porte-parole de son parti en matière d’énergie, estime que les attentes sont grandes envers M. Sabia. « Hydro-Québec, ce n’est pas une société comme les autres : il ne faut pas laisser notre joyau national devenir le Dollarama de l’énergie, a-t-il dit. Bien que [Michael Sabia] n’ait aucune expérience en énergie ou en écologie, on espère qu’[il] concentrera ses efforts à réussir la transition énergétique. »

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