Legault espère pouvoir lever le secret sur la commission Grenier

« Moi, ce que je souhaite, c’est que toute l’information possible soit rendue publique », a dit le premier ministre caquiste, François Legault, devant les journalistes.
Jacques Boissinot La Presse canadienne « Moi, ce que je souhaite, c’est que toute l’information possible soit rendue publique », a dit le premier ministre caquiste, François Legault, devant les journalistes.

François Legault s’entend avec le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon : il faut lever le voile sur les documents de la commission Grenier, qui a fait enquête sur le financement du camp du Non lors du référendum sur la souveraineté de 1995.

C’est ce qu’a indiqué mardi le chef du gouvernement lorsqu’interrogé sur la proposition du PQ de légiférer pour lever les avis de non-diffusion et de non-publication touchant les travaux de l’ex-juge Bernard Grenier. Ce dernier avait analysé les activités du groupe Option Canada dans les semaines et les mois précédant le référendum et avait conclu que le camp du Non avait engagé plus d’un demi-million de dollars en dépenses illégales.

Mardi, la Coalition avenir Québec et Québec solidaire (QS) ont tour à tour fait part de leur intérêt à voir l’ensemble des documents issus de l’enquête de l’ex-magistrat. « Moi, je suis d’accord qu’on aille au fond du dossier. On n’a rien à cacher », a dit le premier ministre caquiste, François Legault, devant les journalistes.

« Maintenant, j’ai demandé aux gens des différents ministères concernés de regarder ce qu’on a le droit de faire, là. Il faut évidemment parler avec le directeur général des élections. Il faut regarder aussi les contraintes qu’a mises le commissaire Grenier. Mais moi, ce que je souhaite, c’est que toute l’information possible soit rendue publique », a-t-il enchaîné.

Le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a souligné l’importance de rendre publiques ces « informations […] pertinentes pour le débat démocratique au Québec ». « Je pense que les Québécois, les Québécoises ont droit de savoir ce qui s’est passé durant le référendum », a-t-il lancé lors d’un point de presse.

Même le Parti libéral du Québec s’est montré ouvert à « faire ce débat », lui qui avait milité pour le Non. « Je pense que c’est une démarche tout à fait valable. C’est important. C’est un débat important », a signifié le chef intérimaire de la formation, Marc Tanguay.

Le PQ déposera cette semaine une motion pour demander à Québec de légiférer afin que ces documents jusqu’ici gardés secrets soient diffusés. « On n’a rien à cacher, a aussi affirmé M. Tanguay mardi. Ceci dit, les considérations qui pourraient être soulevées pourraient être de l’ordre de “Est-ce qu’il y a des droits fondamentaux juridiques à préserver pour certaines personnes ?” et ainsi de suite. On va refaire le débat à la lecture de la motion. »

L’enquête du juge Grenier avait été menée à huis clos. Les dizaines de témoignages entendus n’ont donc jamais été rendus publics. Tout comme des milliers de documents.

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