Sol Zanetti réclame un congé pour les deux parents en deuil périnatal

Sol Zanetti parraine une pétition qui est ouverte en ligne sur le site Web de l’Assemblée nationale jusqu’au 25 mai.
Francis Vachon Archives Le Devoir Sol Zanetti parraine une pétition qui est ouverte en ligne sur le site Web de l’Assemblée nationale jusqu’au 25 mai.

Le député de Québec solidaire (QS) dans la ville de Québec, Sol Zanetti, réclame un congé de deuil de cinq semaines pour les deux parents en deuil périnatal, incluant, donc, le parent n’ayant pas porté l’enfant. Cette mesure exigerait d’amender le Régime québécois d’assurance parentale et la Loi sur les normes du travail.

Actuellement, seul le parent ayant porté l’enfant a droit à un congé de trois semaines, si la grossesse est interrompue avant le début de la 20e semaine de grossesse. Lorsque l’avortement ou la fausse couche a lieu après le début de la 20e semaine, un congé sans solde de 18 semaines est garanti à la mère par la loi, et des prestations gouvernementales lui sont offertes.

Or, dans le premier cas de figure, le parent n’ayant pas porté l’enfant ne bénéficie actuellement d’aucun congé. Pour le conjoint en deuil d’une grossesse de plus de 20 semaines, la Loi sur les normes du travail prévoit un congé de cinq jours, dont deux jours doivent être payés par l’employeur.

« Le deuil périnatal est plus fréquent qu’on le pense et la souffrance qui en découle est immense. C’est une souffrance complexe et peu reconnue, qui nécessite qu’on prenne un temps de repos. Donner un congé de deuil de cinq semaines ne coûterait rien de plus au gouvernement et permettrait aux parents endeuillés de prendre soin de leur santé mentale », a déclaré le député solidaire par voie de communiqué, samedi matin.

Le CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal indique sur son site Web que le deuil périnatal correspond au « deuil vécu par les parents de bébés décédés pendant la grossesse (in utero), durant l’accouchement ou au cours de la première année suivant la naissance ». Près de 23 000 familles sont touchées par le décès d’un bébé chaque année.

Il existe plusieurs causes possibles des décès de bébés avant la naissance, notamment les fausses couches, les interruptions médicales de grossesse, la mortinaissance (mort foetale) ou la mort néonatale, donc après les quatre premières semaines de vie. Selon l’Institut de la statistique du Québec, en 2007, au Québec, le taux de mortalité néonatale était de 3 pour 1000 naissances.

Pétition en ligne

 

M. Zanetti parraine d’ailleurs une pétition qui est ouverte en ligne sur le site Web de l’Assemblée nationale jusqu’au 25 mai. Au moment où ces lignes étaient écrites, plus de 1300 personnes l’avaient signée. Une première pétition ayant récolté plus de 12 000 signatures a aussi été déposée par un groupe de citoyens, à l’Assemblée nationale, en avril dernier.

Dans le texte de la pétition parrainée par M. Zanetti, on peut lire que « 20 à 25 % des grossesses se terminent par un décès périnatal » et que « les couples vivant un décès périnatal doivent bénéficier d’une période de répit commune pour vivre le deuil de leur enfant ».

Isabelle Caron, une intervenante et formatrice en deuil périnatal à l’organisme Les Perséides, à Québec, a également témoigné dans le communiqué du député solidaire. Elle soutient que « pour le parent qui n’a pas porté l’enfant, les premiers mois suivant la perte sont déterminants, car en plus d’être présent à son propre deuil, il doit également soutenir la mère dans cette épreuve terrible ».

« Les études démontrent que le parent “non porteur” vit souvent un deuil décalé, qui peut se reporter jusqu’à 3 ans suivant la perte, souligne également Mme Caron. Le parent se retrouve alors souvent face à des symptômes dépressifs et d’épuisement. »

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