Une coalition veut «stopper» Santé Québec

Une coalition d’organismes sociaux lance une campagne pour bloquer le projet de loi 15 visant à créer l’agence Santé Québec parce que la population n’a pas été « assez consultée » et que la réforme ouvrirait la porte à davantage de privé en santé.
« Tout ça se passe beaucoup trop rapidement sans qu’on soit consulté », a dénoncé Laurence Guénette, porte-parole de la Ligue des droits et libertés lors d’un point de presse jeudi matin.
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Petit guide pour comprendre la réforme DubéLa coalition Riposte au plan santé regroupe notamment la coalition Solidarité santé et le collectif Soignons la justice sociale.
Elle reproche au projet de loi 15 d’être « hospitalocentriste » et d’éloigner les citoyens de la prise de décision en remplaçant les comités d’usagers locaux par un comité national.
La porte-parole de la coalition Solidarité santé, Nathalie Déziel, y voit une « atteinte à la démocratie de proximité » et craint pour « la représentativité des groupes vulnérables » dans les nouveaux conseils d’établissements prévus dans le projet de loi.
Arnold Aberman, médecin membre du collectif Soignons la justice sociale, déplore de son côté qu’il permette aux cliniques médicales privées qui offrent des services publics de facturer des frais accessoires dans certaines circonstances.
Les services resteront gratuits, assure le ministre
Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, a souhaité réagir à cette sortie en soulignant que le projet de loi était « perfectible » et qu’il « tendait la main aux partenaires et aux oppositions afin de l’améliorer ».
En ce qui a trait à la place du privé en santé, le ministre a souligné que les services de santé allaient demeurer gratuits. « On doit faire contribuer les cliniques privées à l’effort du réseau public en nous assurant que les soins et services restent gratuits, accessibles et universels, comme nous l’avons notamment fait pour le rattrapage en chirurgie. »
Le projet de loi 15 déposé par le ministre Dubé à la fin mars vise à revoir la structure du réseau afin de le rendre plus efficace.
D’une ampleur inédite en santé, il compte plus d’un millier d’articles et 300 pages. On ignore toujours si les députés auront le temps de l’étudier avant la fin de la session parlementaire le 9 juin.
Le cas échéant, différents groupes de la société civile seront invités à commenter la réforme en commission parlementaire.