GND devrait «admettre qu’il a erré», rétorque Gilles Proulx
Le chroniqueur Gilles Proulx persiste et signe dans son combat contre Québec solidaire. Dans une chronique signée jeudi, il demande à Gabriel Nadeau-Dubois « d’admettre qu’il a erré » en l’accusant de faire des appels à la violence. L’élu rétorque qu’il n’a rien à se reprocher.
Sous le feu des projecteurs depuis que les solidaires lui ont exigé des excuses pour les avoir qualifiés de « bâtards » et de « gangrène » dans une chronique radiophonique, M. Proulx n’avait pas encore commenté cette saga, hormis dans un court tweet publié le 23 mars. Dans sa chronique publiée jeudi matin, il l’aborde de front.
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Québec solidaire estime que Gilles Proulx a effectué des appels à la violence dans sa chronique du 21 mars à QUB radio, quand il a dit que « les Anglais ont vraiment raison de dire qu’on devrait les achever une fois pour toutes, ces épais », en conclusion d’une longue diatribe à l’égard de Gabriel Nadeau-Dubois.
Selon le chroniqueur, le parti de gauche l’attaque « sur de fausses prémisses ».
« Lors d’une envolée à QUB radio, où je m’exclamais ironiquement que le peuple québécois mérite d’être “achevé” pour son indolence et sa bonasserie historiques, M. Nadeau-Dubois a cru entendre que j’en appelais à la violence. Eh non… » s’est-il défendu dans sa chronique du jour. « Si le chef de QS avait pris la peine d’écouter l’extrait, comme la rigueur élémentaire le commandait, cette tempête ne serait pas arrivée. Je lui demande donc de faire amende honorable et d’admettre qu’il a erré dès le départ. »
« Explication bancale »
Si M. Proulx « a le droit de se défendre », son explication est au mieux « bancale », a répondu M. Nadeau-Dubois lorsqu’interrogé à ce sujet jeudi matin. « Il a le droit de se justifier. Dans une société démocratique, c’est bien correct. Après ça, même si on adhérait à son explication pour cette phrase-là, est-ce que ça justifie de dire que le Parti libéral est “à abattre” ? » a-t-il demandé.
Dans un extrait diffusé à QUB radio daté de septembre, M. Proulx avait effectivement tenu les propos suivant à l’égard des libéraux : « C’est des bâtards, des bâtards de démagogues, des puants. À abattre, à abattre. [Pour] moi, le Parti libéral c’est un parti de caves ou de voleurs. »
« Ce sont des propos qui ne sont pas acceptables », a soutenu M. Nadeau-Dubois jeudi. « QUB radio n’aurait pas dû les accepter. On attend toujours des excuses de M. Proulx, de M. [Richard] Martineau, qui a laissé ces propos-là être exprimés à son micro sans corriger son chroniqueur, et de QUB radio. »
Tout en laissant à Gilles Proulx sa version des faits, le député de Gouin fait remarquer que « la quasi-totalité de la classe politique québécoise a compris la même chose que nous quand ils ont entendu ces propos-là ».
Mardi, tant la Coalition avenir Québec que le Parti libéral avaient appuyé une motion dénonçant « les propos tenus plus tôt en mars sur les ondes de QUB radio au sujet des députés du deuxième groupe d’opposition, les qualifiant notamment de “bâtards” et de “cochonneries” ». Le Parti québécois s’y était opposé, plaidant qu’il ne souhaitait pas voir l’Assemblée nationale devenir un « tribunal ».
« Des choses moins glorieuses »
Dans sa chronique de jeudi, Gilles Proulx convient qu’« il est vrai qu’il [lui] arrive d’utiliser des mots durs pour qualifier des politiciens et leur parti ». « Après plus de six décennies dans les médias, j’ai fait de bonnes choses et je reconnais aussi que j’en ai fait de moins glorieuses », écrit-il. Il maintient tout de même son droit à la liberté d’expression.
La semaine dernière, Québec solidaire a fait connaître ses intentions de boycotter QUB radio en attendant des excuses et des rétractations du chroniqueur et de son média. Depuis, et malgré plusieurs relances, les relations médias de Québecor, maison mère de QUB radio, n’ont pas montré signe de vie. Personne chez QUB radio n’a non plus daigné répondre à nos questions.
Contacté par la Sûreté du Québec cette semaine pour savoir s’il souhaitait porter plainte envers M. Proulx, Gabriel Nadeau-Dubois a décidé de ne pas le faire. « L’objectif de QS, ce n’est pas de traîner qui que ce soit en Cour. C’est d’envoyer un message qu’on ne devrait pas faire ça au Québec », a-t-il dit mardi.