Pas question que Québec assure les maisons patrimoniales

Le gouvernement du Québec entend bien « favoriser l’assurabilité des bâtiments patrimoniaux », mais il ne le fera pas par le biais d’un régime d’assurance publique.
Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, a exclu cette possibilité mercredi, quelques minutes après avoir appuyé une motion du Parti québécois lui demandant d’agir pour que les assureurs s’impliquent davantage dans les bâtiments anciens. « Ce n’est pas du tout ce qui est envisagé pour l’instant », a-t-il répondu à un journaliste qui lui demandait si l’État pourrait lui-même assurer ses immeubles à valeur patrimoniale.
« Ce n’est pas le travail du gouvernement », a-t-il dit.
Les municipalités et les MRC du Québec se butent de plus en plus à des assureurs frileux lorsque vient le temps de protéger leur cadre bâti. L’an dernier, la MRC des Maskoutains soulevait d’ailleurs dans une lettre adressée au ministre Lacombe ses difficultés à convaincre les compagnies d’assurances d’investir dans des immeubles à valeur historique.
En entrevue avec Le Devoir au début du mois, l’élu de la Coalition avenir Québec (CAQ) avait avoué une certaine impuissance dans le dossier. « Les moyens du gouvernement sont assez limités, les services d’assurance étant fournis par des compagnies privées », avait-il affirmé.
Or, le gouvernement de la CAQ s’est positionné favorablement mercredi par rapport à une motion exigeant « des actions pour favoriser l’assurabilité des bâtiments patrimoniaux du Québec ». « Il y a du travail qui peut être fait avec les assureurs pour les sensibiliser à ce que ça veut dire, véritablement, avoir une maison ancienne et à ce que ça implique aussi en termes de frais, par exemple », a lancé M. Lacombe en mêlée de presse à Québec.
Si ces mesures de sensibilisation ne portent pas fruit, Québec a en main « d’autres outils dans [son] coffre », a-t-il enchaîné. « On peut accompagner un courtier en assurance pour lui donner peut-être plus d’informations, un meilleur accompagnement. On peut proposer nos services », a-t-il dit sans donner plus de détails.