La nouvelle présidente des jeunes libéraux veut une course à la chefferie plus tôt que tard

«Le fait qu’on se retrouve dans une période qui est plus difficile, il faut que ça les encourage. C’est un défi, lance Laurence Lefebvre, la nouvelle présidente des jeunes libéraux du Québec, enthousiaste. Moi ça m’a encouragé à continuer de m’impliquer.»
Michel Gagnon Photographie «Le fait qu’on se retrouve dans une période qui est plus difficile, il faut que ça les encourage. C’est un défi, lance Laurence Lefebvre, la nouvelle présidente des jeunes libéraux du Québec, enthousiaste. Moi ça m’a encouragé à continuer de m’impliquer.»

Pour favoriser un « brassage d’idées », la nouvelle présidente de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ), Laurence Lefebvre, appelle à la tenue d’une course pour désigner le nouveau chef du parti le plus tôt possible.

« Je pense que présentement, on est dans une période où l’on stagne énormément », soutient la jeune femme de 22 ans, en entrevue virtuelle avec Le Devoir. Le fait d’avoir des débats entre des candidats qui souhaiteraient succéder à Dominique Angladequi a quitté son poste de cheffe en novembre dernier — entraînerait un regain d’intérêt pour le parti, estime celle qui a été nommée à la tête de l’aile jeunesse le 16 mars dernier.

Lors du caucus libéral présessionnel qui a eu lieu à la fin janvier, le président du PLQ, Rafael P. Ferraro, avait toutefois dit ne pas être pressé d’élire un nouveau chef. Les règles de la course ne sont d’ailleurs pas encore connues. D’ici là, Marc Tanguay tient les rênes de la chefferie intérimaire.

Selon Laurence Lefebvre, les potentiels candidats à la tête du parti ne doivent pas se laisser décourager par la défaite des libéraux à l’élection partielle, le 13 mars dernier, dans l’ancien château fort rouge de Saint-Henri-Sainte-Anne. « Le fait qu’on se retrouve dans une période qui est plus difficile, il faut que ça les encourage. C’est un défi, lance-t-elle, enthousiaste. Moi ça m’a encouragé à continuer de m’impliquer. »

Québec solidaire, qui a ravi ce bastion libéral situé dans le sud-ouest montréalais, a fait une excellente campagne, admet-elle. « Ce qui les a différenciés, c’est justement qu’ils ont été capables de connecter avec l’électorat, ce que nous, on n’a pas été en mesure de faire, malheureusement. »

« Le fait aussi qu’on ne sait plus c’est quoi être libéral en 2023, ça ne nous aide vraiment pas », ajoute-t-elle.

Que signifie, justement, être un jeune militant du PLQ aujourd’hui ? « C’est être une personne qui croit à l’importance de l’économie, mais aussi de l’environnement, de l’équité intergénérationnelle et du fédéralisme », détaille Laurence Lefebvre, qui est aussi conseillère en communication pour Sean Fraser, le ministre canadien de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.

« Être profédéraliste ça veut dire de ne pas faire des chicanes avec le fédéral tout le temps », fait-elle valoir. Certaines querelles avec Ottawa sont toutefois nécessaires, ajoute-t-elle. « Le Québec reste une nation distincte au Canada et parfois on n’a pas le choix : il faut qu’on prenne notre place. »

L’environnement doit être « sauvé maintenant »

Lors des élections générales de l’automne dernier — qui se sont soldées par une défaite historique des libéraux avec 14,37 % du vote populaire — le parti n’a pas abordé la question de l’environnement de la « bonne manière », soutient Laurence Lefebvre. « On avait de belles idées, mais on n’a pas attaqué ça de la bonne manière », dit celle qui est membre du parti depuis 2017.

Peu de solutions concrètes et à court terme ont été présentées, argue-t-elle. « L’environnement a besoin d’être sauvé maintenant, pas en 2050. Qu’est-ce qu’on peut faire à partir d’aujourd’hui pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? »

D’après la résidante d’Aylmer, dans l’ouest de Gatineau, il aurait fallu parler davantage de l’accès aux transports en commun, notamment en région. Cela aurait permis aux libéraux de rejoindre plus les jeunes, estime-t-elle.

Selon Mme Lefebvre, le fait de venir de l’Outaouais l’aidera dans son mandat à la Commission-Jeunesse. C’est d’ailleurs là où son mentor, André Fortin, a été élu comme seul député du PLQ hors de la grande région métropolitaine, le 3 octobre dernier. « Ce n’est pas pour me booster l’égo […] mais je pense que j’ai peut-être un avantage à pouvoir connecter justement avec d’autres réalités », dit-elle, en riant.

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