Les solidaires exigent des excuses après avoir été traités de «bâtards»

Le chroniqueur à QUB radio Gilles Proulx est allé trop loin en traitant les députés de Québec solidaire (QS) de « bâtards » et de « gangrène », puis en demandant de « les achever une fois pour toutes », soutient Gabriel Nadeau-Dubois. Le co-porte-parole solidaire exige des excuses publiques.
Dans une déclaration publiée jeudi sur ses réseaux sociaux, M. Nadeau-Dubois a vivement dénoncé les propos « haineux, violents et dégradants » tenus dans deux chroniques distinctes par le collaborateur de la radio Web de Québecor. « Tant et aussi longtemps que ces excuses n’auront pas été formulées, aucun député de Québec solidaire ne participera aux émissions de QUB radio. Nous examinons également les recours légaux qui s’offrent à nous », a écrit l’élu solidaire.
Les reproches de QS portent sur le contenu de deux chroniques tenues à l’émission de Richard Martineau, les 10 et 21 mars. Dans la première, M. Proulx affirme que les élus solidaires se sont livrés à des « putasseries » en distribuant des dépliants unilingues anglophones durant la campagne électorale partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne.
« Cette gangrène gagne du terrain », lance-t-il.
Dans une deuxième séquence, qui a été effacée du site Web de QUB radio, M. Proulx renchérit : Gabriel Nadeau-Dubois est selon lui « hypocrite » parce qu’il porte sur son veston une épinglette du fleurdelisé, alors que ce « souverainiste, dit-il, […] a enlevé le mot “Québec” dans ses affiches durant la campagne ». « Les Anglais ont vraiment raison de dire qu’on devrait les achever une fois pour toutes », affirme-t-il.
En fin d’après-midi jeudi, le chroniqueur s’est défendu sur Twitter, accusant le co-porte-parole solidaire de le citer hors contexte. « Je ne parlais pas de lui ou de son parti lorsque je disais “les Anglais ont raison, on devrait les achever une fois pour toutes, ces épais”. J’ironisais à propos de nous, les Québécois, qui malgré toutes les hypocrisies de certains politiciens, continuent de les élire », a-t-il écrit.
Gilles Proulx a aussi ajouté que certains des termes qu’il a utilisés dans ses chroniques étaient justifiables dans « une société libre et démocratique ».
« Incitation à la violence »
La députée libérale Marwah Rizqy, qui avait fait l’objet de menaces durant la campagne électorale générale l’an dernier, a dénoncé jeudi une « incitation à la violence […] totalement inacceptable ». « Une attaque envers les élus, c’est une attaque envers tous les élus », a-t-elle dit depuis le Salon bleu, la voix étranglée par l’émotion. « C’est inacceptable. […] On n’est pas désincarnés de la vie, on a des familles. »
Jeudi, le premier ministre François Legault a « vivement » condamné, lui aussi, le langage utilisé par Gilles Proulx. « Cette haine n’a pas sa place. Tout le monde mérite le respect », a-t-il gazouillé.
M. Nadeau-Dubois exhorte M. Proulx à faire preuve d’un sens des « responsabilités ». « Lors de la dernière campagne électorale, les menaces envers des élu.es ou des candidat.es ont explosé. Un nombre record d’arrestations ont été effectuées par les forces policières. […] Les propos de Gilles Proulx sont non seulement dangereux pour le climat social, ils mettent également en danger la sécurité des élus de Québec solidaire », a-t-il déclaré.
À la suite d’une série de menaces qui avaient marqué la première semaine de campagne, l’an dernier, François Legault avait demandé à la Sûreté du Québec d’être présente « pour tous les candidats et candidates qui se sentent menacés ». « On ne peut pas accepter ça dans notre société, ce genre de menaces », avait-il soutenu.