François Legault espère une annonce sur le chemin Roxham

Le premier ministre québécois, François Legault, souhaite qu’une annonce concernant le chemin Roxham soit faite à l’issue de la rencontre de son homologue canadien, Justin Trudeau, avec le président américain, Joe Biden. Ce dernier est au pays depuis jeudi soir pour une visite éclair de 24 heures.
« On a travaillé très fort dans les dernières semaines pour s’assurer que M. Trudeau mette ça au-dessus de sa pile, donc dans ses priorités avec M. Biden. Je pense que c’est important pour les Québécois que ce sujet-là soit abordé, puis éventuellement réglé », a dit M. Legault, jeudi, lors d’une mêlée de presse.
Mercredi, le premier ministre canadien a évoqué la possibilité qu’une annonce au sujet du chemin Roxham soit faite lors de la visite du président américain à Ottawa. Étant donné que ce point de passage situé en Montérégie n’est pas officiel, il n’est pas inclus dans l’Entente sur les tiers pays sûrs. Cet accord stipule qu’un demandeur d’asile qui tente d’entrer au Canada à partir des États-Unis par voie terrestre (à un poste-frontière) doit être renvoyé en sol américain.
François Legault souhaite que les chefs d’État renégocient cette entente afin de fermer le chemin Roxham. « Il faut, à un moment donné, dire que le Québec a atteint et a même dépassé sa capacité d’accueil », a-t-il répété pour une énième fois.
L’an dernier, un total de 39 171 demandeurs d’asile ont été interceptés à cette voie de passage irrégulier.
« On voit qu’en mars, on est rendus à 58 % des nouveaux arrivants par Roxham qui sont envoyés à l’extérieur du Québec. Mais ce n’est encore pas suffisant », a ajouté le premier ministre québécois.
Lors d’un point de presse tenu jeudi en matinée, le député péquiste Pascal Bérubé a réclamé la fermeture de cette voie de passage. « Il existe des points de passage régulier. C’est une question d’équité également pour les gens qui font des demandes pour venir immigrer au Québec », a-t-il souligné.
Pour sa part, la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, souhaite suspendre l’Entente sur les tiers pays sûrs. Cet accord « force un certain nombre de personnes à ne pas passer par les postes frontaliers puis à passer à des endroits comme le chemin Roxham », a-t-elle fait valoir.
Le député libéral Frédéric Beauchemin a dit espérer qu’une solution « plus équitable pour le Québec » ressortira de cette rencontre entre Joe Biden et Justin Trudeau.