François Legault doute de l’évaluation de la vétusté des écoles

Selon François Legault, on entend «toutes sortes de choses» concernant les évaluations des écoles. «Ce que j’ai demandé, c’est qu’on évalue exactement ce que ça veut dire, les fameuses cotes pour les écoles. Est-ce que c’est une classe qui est vétuste ou c’est toute l’école?»
Karoline Boucher La Presse canadienne Selon François Legault, on entend «toutes sortes de choses» concernant les évaluations des écoles. «Ce que j’ai demandé, c’est qu’on évalue exactement ce que ça veut dire, les fameuses cotes pour les écoles. Est-ce que c’est une classe qui est vétuste ou c’est toute l’école?»

Le premier ministre François Legault a dit mercredi avoir « des doutes » concernant le nombre d’écoles québécoises vétustes et a donc demandé au ministre responsable des Infrastructures, Jonatan Julien, de revoir ce processus d’évaluation.

« Actuellement, la façon dont ça fonctionne, c’est que chaque centre de service [scolaire] évalue ses écoles. Et évidemment qu’il y a comme un incitatif à dire : “J’ai besoin d’argent pour mes écoles” », a affirmé M. Legault lors d’un point de presse tenu à l’Assemblée nationale.

Il dit entendre « toutes sortes de choses » et a ainsi mandaté le ministre Julien pour examiner ce que signifient «les fameuses cotes pour les écoles». « Est-ce que c’est une classe qui est vétuste ou c’est toute l’école ? »

Mardi, le Plan québécois des infrastructures 2023-2033, dévoilé lors du budget, révélait que 61 % des bâtiments scolaires sont en mauvais ou en très mauvais état. Il s’agit d’une hausse, puisque cette proportion s’élevait à 59 % l’an dernier. Le gouvernement caquiste s’était pourtant engagé à abaisser cette proportion à 50 % lors de son premier mandat, de 2018 à 2022.

« On ne recule pas, même si les chiffres disent ça », a soutenu en mêlée de presse le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en soulignant les investissements importants de Québec en la matière.

L’exercice budgétaire déposé mardi par le ministre des Finances, Eric Girard, prévoit d’ailleurs 200 millions de dollars sur cinq ans pour entretenir les établissements scolaires. « Plusieurs écoles sont vieillissantes. Il est nécessaire d’augmenter les sommes consacrées à l’entretien du parc immobilier scolaire », peut-on lire dans le document.

Drainville « étonné » que certaines écoles soient classées comme vétustes

M. Drainville affirme ne pas nier le problème, tout en soulignant être en réflexion quant à la méthode utilisée pour coter ces établissements. « Dans certains cas, tu te promènes dans l’école et vous seriez comme moi, j’en suis convaincu, un peu étonné que cette école-là soit déclarée vétuste », a-t-il illustré.

« Il est entrepreneur, lui, c’est quoi ? » a ironisé le député péquiste Pascal Bérubé, en mêlée de presse. Lorsqu’interrogé pour savoir qui avait la compétence d’évaluer l’état des écoles, il a souligné que des inspecteurs étaient qualifiés pour le faire.

« À un moment donné, il va falloir croire les gens », a renchéri le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

Chaque année, l’état des écoles québécoises se détériore, a fait valoir Haroun Bouazzi, député de Québec solidaire, en point de presse mercredi matin. « Clairement, les investissements sont insuffisants, et la situation ne s’améliore pas avec ce qu’on voit aujourd’hui. »

La pénurie de main-d’oeuvre qui sévit au Québec risque également de compliquer les choses, a soutenu pour sa part le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay. « La capacité de construire, de rénover [des écoles], on parle d’une capacité économique. Les entrepreneurs, les constructeurs, les femmes et les hommes qui travaillent dans ce domaine-là, leur carnet de commandes est plein. »

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