5,6 milliards prévus pour le réseau de la santé du Québec et sa réforme

Le budget prévoit 361 millions sur cinq ans pour la reprise des opérations, ainsi qu’une somme d’environ 350 millions pour réduire les listes d’attente en chirurgie.
Getty Images Le budget prévoit 361 millions sur cinq ans pour la reprise des opérations, ainsi qu’une somme d’environ 350 millions pour réduire les listes d’attente en chirurgie.

Le gouvernement québécois en rajoute pour déployer le Plan santé du ministre Christian Dubé. Le budget 2023-2024 consacre près de 5,6 milliards de dollars sur cinq ans au système de santé afin de le rendre « plus performant » et « plus humain ». Québec compte notamment ouvrir 23 nouvelles cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées d’ici 2028, dont six dans la prochaine année.

Le gouvernement veut pérenniser les centres actuels de vaccination et de dépistage et y offrir davantage de services, comme des prélèvements sanguins. Il souhaite également créer sa propre plateforme de rendez-vous « Votre santé », inspirée de Clic Santé. À terme, elle permettra au patient de « consulter l’information de son dossier médical », indique-t-on.

Le budget prévoit 361 millions sur cinq ans pour la reprise en chirurgie. L’argent servira, explique-t-on, à la réalisation d’opérations dans les hôpitaux et dans les cliniques privées, ainsi qu’à l’ouverture de nouveaux lits d’hospitalisation et à la bonification des services de réadaptation et de soutien à domicile proposés à la suite d’une intervention.

À ce montant de 361 millions s’ajoute une somme d’environ 350 millions en provenance de l’Institut de la pertinence des actes médicaux. Ce financement, qui vise à réduire les listes d’attente en chirurgie, émane d’une entente entre le gouvernement et la Fédération des médecins spécialistes du Québec.

Rappelons qu’en date du 31 décembre 2022, 20 649 patients étaient en attente d’une intervention chirurgicale depuis plus d’un an. Québec dit ambitionner « de résorber ce nombre aussi rapidement que possible » afin qu’il descende à 3000 d’ici la fin de 2024, soit le niveau prépandémique.

Santé mentale

Québec peine à réduire la liste d’attente en santé mentale, qui se maintient à 20 000 personnes depuis un an. Le budget 2023-2024 prévoit une somme annuelle d’environ 27 millions de dollars pour les cinq prochaines années qui servira, entre autres, au déploiement des mesures visant à améliorer l’accès aux soins et services et au financement des centres de crise (5 millions par année).

Le premier ministre François Legault avait promis des investissements en santé mentale lors de son passage à Amqui dans la foulée du drame qui a fait trois morts et de nombreux blessés. Il avait rappelé que le gouvernement avait ajouté des ressources durant la pandémie, mais qu’il fallait en faire davantage.

Québec solidaire estime que le montant annoncé mardi est insuffisant. Le Parti québécois qualifie pour sa part la somme de « très peu ambitieuse ». Il souligne qu’aucune mesure de recrutement de psychologues dans le réseau public n’a été incluse dans le budget.

Agence Santé Québec

La future agence Santé Québec, elle, figure bien dans le budget. Au coeur de la réforme Dubé, elle aura pour mission de coordonner les activités du réseau sur le terrain, le ministère de la Santé se chargeant de déterminer les grandes orientations. Le budget prévoit 60 millions de dollars pour sa création et la période de « transition ».

Québec tient une autre promesse électorale : l’instauration d’un service de transport médical par hélicoptère entre les régions éloignées et les régions de Montréal et Québec. Une somme de 963,5 millions est également injectée pour assurer une offre accrue de services à domicile. Au 31 décembre, 18 918 personnes étaient toujours en attente d’un premier service de soutien à domicile.

Encore une fois cette année, la santé occupe la part du lion des dépenses du gouvernement : elle représente 42,6 % des dépenses des portefeuilles ministériels pour 2023-2024. Les dépenses en santé — excluant les mesures liées à la COVID-19 — ont augmenté de 7,7 % par rapport à l’année précédente.

Avec Laurianne Croteau



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