QS ne tient «rien pour acquis» dans Saint-Henri–Sainte-Anne

« On est conscients depuis le début que c’est loin d’être gagné d’avance : rien n’est acquis, rien n’est gagné », a affirmé le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, lors du bilan de campagne de son parti, dans Saint-Henri–Sainte-Anne.
Tenue dans les locaux du candidat Guillaume Cliche-Rivard, la conférence de presse réunissait la majorité des députés montréalais de QS, ainsi que plusieurs dizaines de bénévoles. Ceux-ci s’apprêtaient à mener une opération de porte-à-porte tout l’après-midi dans la circonscription.
« On sait qu’on fait campagne dans un château fort libéral, il y a une côte à remonter », a poursuivi M. Nadeau-Dubois. « Une victoire solidaire permettrait aux gens du quartier d’enfin tourner la page sur 35 ans de députés libéraux », a-t-il soutenu.
Selon les plus récentes projections du site de projections électorales Qc125, le Parti libéral du Québec (PLQ) et QS sont à égalité, recueillant chacun 33 % des intentions de vote. Le PLQ est représenté par Christophe Baenninger, candidat défait dans Sainte-Marie–Saint-Jacques aux dernières élections.
La Coalition avenir Québec, le Parti québécois et le Parti conservateur du Québec se situent loin derrière, respectivement à 16 %, à 10 % et à 4 %. Leurs candidats sont Victor Pelletier, Andréanne Fiola et Lucien Koty.
À nouveau candidat local pour QS après sa défaite aux dernières élections générales, l’avocat en immigration Guillaume Cliche-Rivard affirme sentir « un bon momentum » sur le terrain.
Il affirme que le sujet principal dont il entend parler sur le terrain est celui du logement. « La crise du logement frappe tellement fort Saint-Henri–Sainte-Anne. Il faut absolument mettre en place des mesures claires, fortes et rapides pour permettre aux gens de s’en sortir avec le logement. »

Le PLQ mobilisé
Pour les deux partis qui mènent dans les projections, l’enjeu est important : une victoire de QS lui permettrait de faire élire un douzième député, et d’ainsi atteindre le seuil nécessaire pour être reconnu de facto comme groupe parlementaire. Pour le PLQ, une victoire prouverait la vitalité du parti dans une circonscription connue comme l’un de ses fiefs depuis 1992.
Pour l’ex-ministre libérale Christine St-Pierre, la pression demeure dans la cour du PLQ. « Le parti a toujours eu cette circonscription, alors que si QS perd, ils pourraient toujours dire “on n’a jamais gagné cette circonscription, on a fait tout ce qu’on pouvait”. »
Elle croit malgré tout à une « victoire serrée » du Parti libéral lors du scrutin, qui aura lieu lundi prochain. « Je pense que le PLQ a de très bonnes chances de gagner ; ils ont travaillé très fort et ont démontré énormément d’énergie sur le terrain », note-t-elle en entrevue avec Le Devoir.
Mme St-Pierre ne croit pas au scénario d’une défaite libérale, mais croit tout de même que ce « ne serait pas la fin du monde » si celle-ci survenait.
Il s’agit du sprint final pour les partis, qui se mobilisent activement pour les derniers jours de campagne. Le candidat libéral, Christophe Baenninger, a fait du porte-à-porte, samedi en journée. Dimanche matin, son parti a tenu une conférence de presse pour dresser un bilan de la campagne. Un rassemblement dans un restaurant du quartier est prévu lundi soir.
Le candidat caquiste, Victor Pelletier, a également fait du porte-à-porte dimanche et lundi ainsi qu’une tournée des cafés du secteur.
La candidate du Parti québécois, Andréanne Fiola, a fait du porte-à-porte dimanche « toute la journée ou presque » et elle en fera lundi après-midi, a confirmé le directeur des communications du parti, François Leroux. Samedi en journée, elle se trouvait au congrès de la formation, à Sherbrooke.