Les membres du PQ se réuniront samedi pour le congrès de la «sérénité»

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, lors d’un point de presse le 26 janvier dernier
 Francis Vachon La Presse canadienne Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, lors d’un point de presse le 26 janvier dernier

Paul St-Pierre Plamondon arrive « en contrôle » à son deuxième congrès comme chef du Parti québécois (PQ).

L’événement partisan, qui aura lieu samedi à Sherbrooke, s’annonce de courte durée. Le député de la circonscription de Camille-Laurin procédera à une « annonce » sur le budget de l’an un, subira son premier vote de confiance à titre de leader de la formation souverainiste et effectuera un discours. Puis, tout le monde à la maison.

Le contexte est « très différent » du dernier congrès d’orientation péquiste, tenu à Trois-Rivières en décembre 2021, constatait M. St-Pierre Plamondon dans les heures précédant le rassemblement partisan. « Mon premier congrès comme chef était dans un contexte de pandémie et de sentiment d’instabilité — tant à l’échelle sociétale qu’à l’échelle du Parti québécois. Parce qu’à l’époque, on prédisait beaucoup de choses sombres à notre parti », a-t-il dit à l’autre bout du fil.

« On testait la machine, on avait infiniment moins de ressources. On avait l’élection générale qui s’en venait vite. Il y avait plein de points d’interrogation, renchérit un proche conseiller du chef contacté par Le Devoir. Tandis que là, on se sent beaucoup plus en contrôle. »

Selon un sondage Léger-Le Devoir dont les résultats sont parus la semaine dernière, le PQ de « PSPP » arrive au deuxième rang des intentions de vote au Québec, à 18 %. Par ailleurs, 50 % des Québécois ont une « opinion plutôt bonne » du chef péquiste. Son « score d’appréciation », calculé par la firme de sondage, a grimpé de quatre points depuis décembre. En comparaison, le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, voit cet indicateur stagner. Le premier ministre François Legault perd quant à lui cinq points.

Vote de confiance

M. St-Pierre Plamondon devra malgré tout se soumettre à un vote de confiance, comme le prévoient les statuts du PQ. En entrevue avec La Presse canadienne au retour de son voyage « diplomatique » en Europe cette semaine, il s’était dit « serein ». « Je vois devant nous un espace de travail passionnant. […] C’est la même sérénité », lançait-il au Devoir vendredi.

Bernard Landry est le dernier chef péquiste à avoir claqué la porte du parti après un vote de confiance. En 2005, il avait reçu 76,2 % des appuis, un résultat qui « laiss[ait] une inquiétude trop grande », avait-il affirmé au moment de laisser sa place.

Quatre chefs plus tard, Paul St-Pierre Plamondon commence à se hisser parmi les leaders d’expérience du PQ. Il franchira ce mois-ci le cap des 900 jours à la tête de la formation souverainiste. C’est déjà plus que ses deux prédécesseurs, Pierre Karl Péladeau et Jean-François Lisée.

En entrevue avec Le Devoir, le président sortant de la commission politique du PQ, Alexis Gagné-Lebrun, se réjouit que la formation soit sortie des « terres arides » qu’a représentées la période de 2018 à 2022. « On a l’impression d’avoir traversé ça. Aujourd’hui, le parti est en santé de militance. L’élection a montré le potentiel, le monde a vu ce qu’on avait à proposer », lance-t-il.

Le militant salue tant le travail du chef St-Pierre Plamondon que son insistance à « prioriser l’indépendance ». Cela contribuera selon lui au regain des appuis au projet souverainiste.

Livre blanc

Déjà, selon le sondage Léger paru la semaine dernière, la cause semble vivre un sursaut de popularité. Au total, 38 % des Québécois soutiennent toujours l’option du Oui, une hausse de six points de pourcentage par rapport au dernier coup de sonde commandé par Le Devoir à ce sujet, en 2018.

Le PQ veut d’ailleurs profiter de cette tendance pour rédiger un nouveau « livre blanc sur l’indépendance ». Le conseil exécutif national en fera la proposition en bonne et due forme lors du congrès de samedi.

Dans l’éventualité où les militants approuvent l’idée, l’élaboration de ce document sera confiée à la commission politique, qui aura pour tâche d’aborder différents thèmes, comme « la critique du régime canadien », « l’économie du Québec indépendant » et « la question de l’intégration des fonctionnaires fédéraux ».

Lors de leur dernier congrès, en 2021, les délégués du PQ avaient appuyé une proposition visant à « présenter une définition claire du Québec souverain », garnie de précisions sur la monnaie, l’armée et les frontières.

Puis, en pleine campagne électorale, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, avait dit en entrevue avec Le Devoir qu’il déposerait incessamment un nouveau « budget de l’an un », exercice inspiré du portrait des finances d’un Québec souverain élaboré en 2005 par François Legault — alors député de l’opposition officielle. Ce document renouvelé n’a toujours pas vu le jour.

M. St-Pierre Plamondon promet « une annonce » sur le budget de l’an un samedi. Le « livre blanc » est un tout autre exercice, inspiré du document Scotland’s Future, déposé en 2013 par le gouvernement écossais d’Alex Salmond.

Pauline Marois est la dernière cheffe péquiste à avoir évoqué l’idée d’un livre blanc sur la souveraineté. En 2014, elle en avait fait une promesse électorale. Sa défaite à l’élection avait mis un dernier clou dans le cercueil de cette initiative.

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