Nationalisation de l’eau et droit de vote à 16 ans au menu du congrès du PQ

Paul St-Pierre Plamondon s’exprimant devant des délégués du Parti québécois réunis en conseil national à Bouchervillle, en mai 2022
Graham Hughes La Presse canadienne Paul St-Pierre Plamondon s’exprimant devant des délégués du Parti québécois réunis en conseil national à Bouchervillle, en mai 2022

Les militants péquistes évalueront cette fin de semaine en congrès la possibilité que la formation se positionne en faveur de la nationalisation de l’eau potable et de l’abaissement de l’âge du vote à 16 ans. Ces propositions seront déposées par le Comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ) samedi. Elles seront ensuite soumises à un vote.

Lors de leur dernier congrès, tenu en 2021 à Trois-Rivières, les membres du Parti québécois avaient adopté un programme prévoyant notamment d’augmenter « de manière considérable la redevance exigible pour l’utilisation commerciale et industrielle de l’eau ». La proposition des jeunes péquistes va un peu plus loin : ces derniers suggéreront samedi « d’évaluer les modalités qui pourraient permettre au Québec de procéder à la nationalisation de son eau ».

« Pour nous, l’eau est une ressource tellement importante qu’on pense que ça doit faire partie des réflexions sur l’avenir du Québec, a souligné dans un entretien avec Le Devoir la présidente du CNJPQ, Marie-Laurence Desgagné. Ce qui est clair, c’est que les redevances actuelles ne sont pas suffisantes à la lumière de l’importance que cette ressource-là va avoir dans les prochaines années. »

Pour le moment, l’État reçoit environ trois millions de dollars par année des entreprises privées qui prélèvent l’eau douce en territoire québécois. Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, s’est engagé à rehausser « significativement » ces sommes, mais le CNJPQ s’interroge sur cette manière de faire. « Est-ce qu’il faut trouver un modèle où le privé a encore sa place, ou est-ce que la meilleure façon de protéger la ressource, c’est que l’État assume entièrement le leadership sur cette question-là ? » s’est interrogée à voix haute Mme Desgagné.

À quelques heures du congrès, la présidente des jeunes péquistes « a l’impression qu’il peut y avoir une ouverture » vis-à-vis de la proposition. « Mais je ne pourrais pas dire si l’exécutif national nous appuie dans cette démarche-là », a-t-elle dit.

Abaisser l’âge du vote

Le Comité national des jeunes du Parti québécois a inscrit cinq propositions à l’ordre du jour pour cette fin de semaine. L’une d’elles prévoit également d’« abaisser à 16 ans l’âge de l’obtention de la qualité d’électeur ».

Lors de son court mandat comme première ministre, Pauline Marois avait indiqué qu’il n’était « pas si bête » d’évaluer l’option du vote à 16 ans, mais n’était jamais allée de l’avant. Le CNJPQ concrétisera samedi cette « position historique » en demandant à l’aile parlementaire de déposer un projet de loi en ce sens.

« Nous [au CNJPQ], il faut savoir que nos membres prennent leur carte à partir de 16 ans. Fait qu’on est déjà témoins d’à quel point les jeunes, même ceux qui n’ont pas 18 ans, sont des citoyens très souvent engagés, responsables et capables d’assumer une pensée politique », a indiqué Marie-Laurence Desgagné à l’autre bout du fil.

La présidente du Comité estime qu’une telle mesure pourrait combattre le « désintérêt démocratique » chez les plus jeunes. « Les jeunes de 16 à 18 ans sont pour la plupart encore sur les bancs d’école. Donc, via des activités pédagogiques, on peut favoriser la participation démocratique dès le premier vote. Puis, une fois qu’on est déjà allé voter, on est plus susceptible de retourner », a-t-elle constaté.

Le CNJPQ profitera également du congrès de samedi pour proposer un « programme national de subvention du transport collectif pour les étudiants ». Le parti, lui, a prévu une « annonce » sur le budget de l’an un d’un Québec souverain.

Le congrès de la formation se tiendra sur une seule journée, samedi, à Sherbrooke.

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