Legault maintient qu’il n’y a pas «d’appétit» pour l’indépendance

François Legault ne fait pas grand cas des résultats d’un sondage Léger-Le Devoir selon lequel l’appui au projet souverainiste grimpe dans la population québécoise. « Je ne sens pas d’appétit […] pour un référendum », a indiqué le premier ministre jeudi.
Selon les données d’un coup de sonde décrit dans nos pages mercredi, 38 % des Québécois soutiennent toujours l’option indépendantiste, une hausse de six points de pourcentage par rapport au dernier sondage Léger-Le Devoir mené à ce sujet, en 2018. Et ce n’est pas tout. Toujours d’après ce coup de sonde, 48 % des Québécois francophones voteraient Oui à un référendum sur la souveraineté, contre 41 % pour le Non.
Or, aux yeux du premier ministre François Legault, qui a maintes fois répété que l’« appétit » pour une campagne référendaire n’était pas là, le portrait ne bouge pas d’un poil. « Je pense que c’est un projet qui est légitime, qui est porté entre autres par le Parti québécois [PQ]. C’est au PQ d’en faire la promotion. Nous, à la [Coalition avenir Québec], ce qu’on souhaite, c’est de défendre la nation québécoise à l’intérieur du Canada », a-t-il soutenu lors d’une mêlée de presse tenue jeudi en marge d’une rencontre avec le maire de Québec, Bruno Marchand.
Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a profité de la relâche parlementaire cette semaine pour effectuer une tournée européenne sur l’indépendance. Il a notamment rencontré des leaders des mouvements souverainistes catalan et écossais. L’appui au Oui au sein de son parti est toujours en santé. Les partisans du PQ sont — sans surprise — favorables à 85 % à l’option souverainiste. Mais l’idée d’un Québec-pays récolte aussi du soutien chez les membres caquistes (42 %) et solidaires (43 %).
Qu’à cela ne tienne. « Je ne sens pas d’appétit chez la majorité de la population pour un référendum, même ceux qui sont pour le Oui », a lancé M. Legault jeudi.
En juin 2022, M. St-Pierre Plamondon avait invité le premier ministre caquiste à faire une profession de foi fédéraliste, après que le Québec eut essuyé une série de refus en matière d’immigration de la part du fédéral. « On est un parti nationaliste, à l’intérieur du Canada », avait souligné M. Legault.
Puis, encore cette semaine, ce dernier a refusé de lancer une commission sur l’avenir du Québec à l’intérieur de la fédération canadienne, malgré une demande en ce sens de la part du PQ.