Legault dénonce la «fermeture» des syndicats du secteur public

Cette intervention de François Legault survient alors que le gouvernement du Québec est en pleine négociation avec les syndicats du secteur public, qui représentent plus de 600 000 employés et dont les conventions collectives seront échues le 31 mars prochain.
Jacques Boissinot La Presse canadienne Cette intervention de François Legault survient alors que le gouvernement du Québec est en pleine négociation avec les syndicats du secteur public, qui représentent plus de 600 000 employés et dont les conventions collectives seront échues le 31 mars prochain.

« Si les dirigeants syndicaux acceptaient de changer d’attitude, de sortir de leur logique de fermeture et venaient discuter avec nous pour changer les choses, ça irait plus vite. » Voilà ce qu’a écrit le premier ministre du Québec, François Legault, dans une publication Facebook au ton tranchant, samedi matin.

Cette intervention survient alors que le gouvernement du Québec est en pleine négociation avec les syndicats du secteur public, qui représentent plus de 600 000 employés et dont les conventions collectives seront échues le 31 mars prochain. Les travailleurs et travailleuses des réseaux de la santé et de l’éducation sont notamment concernés.

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a récemment créé des forums de discussion à l’extérieur des séances de négociations régulières afin de discuter avec les syndicats. « Malheureusement, les syndicats ne veulent pas venir s’asseoir tous ensemble aux forums pour discuter avec nous, dénonce M. Legault. Les dirigeants syndicaux sont dans une logique de fermeture et ne veulent pas venir discuter autrement pour changer les choses. »

De leur côté, les syndicats accusent le gouvernement de ne pas être assez actif à la table de négociations. « Nos équipes sont prêtes, elles ont déposé à chacune des tables de négociation des propositions très concrètes de solutions et ont proposé plusieurs dates de rencontre, mais la partie patronale ne semble pas vouloir se rendre autant disponible », ont dénoncé des représentants de la CSN, de la FTQ, de la CSQ et de l’APTS dans un communiqué de presse commun publié le 16 février dernier.

M. Legault soutient pour sa part que tant que les négociations ne seront pas closes, c’est la population qui écope. C’est d’ailleurs à la population qu’il s’adresse directement dans son message. « En attendant, c’est vous qui attendez à l’urgence et les infirmières qui travaillent dans des conditions difficiles. En attendant, les enseignants travaillent dans des conditions qui ne sont pas idéales. […] J’espère sincèrement que les dirigeants syndicaux vont rapidement accepter de faire partie de la solution. On les attend. »

La FTQ dénonce de la « désinformation »

En entrevue à La Presse canadienne, la présidente de la FTQ, Magali Picard, déplore que le message véhiculé par le premier ministre Legault soit « faux » et accuse le gouvernement Legault de faire de la « désinformation ».

« Tout ça est un grand mensonge ! Les syndicats sont plus que prêts à négocier », a souligné la responsable du plus gros syndicat au Québec.

Elle soutient que les forums de discussion proposés par le gouvernement du Québec ne font pas partie « d’un cadre légal » permettant d’aller de l’avant avec des négociations, où des propositions peuvent être soumises à des pourparlers. « La journée où l’on se présente là, on va jaser, mais lorsque ce sera le temps d’entériner ça, le gouvernement peut faire marche arrière et on n’a aucun moyen de dire que ce n’est pas ce qui a été négocié. »

« Là, ce qu’il faut, c’est s’asseoir, négocier, entériner ces négociations-là et amener le plus rapidement possible des changements dans les milieux de travail de tout ce monde-là qui tient le Québec à bout de bras depuis des années », martèle la présidente de la FTQ.

Le gouvernement avait déposé une offre le 15 décembre dernier, qui avait été refusée en bloc par les syndicats. Elle comprenait une hausse totale du salaire de 9 % sur cinq ans ainsi qu’une hausse supplémentaire de 2,5 % sur la même période « pour que le gouvernement puisse répondre à ses priorités ». Le gouvernement proposait également un montant forfaitaire de 1000 $ pour la première année.

Le Front commun des syndicats avait rejeté ces offres, les qualifiant de « faméliques ».

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