La députée Marwah Rizqy dépose une plainte contre un enseignant agresseur

Marwah Rizqy s’est indignée mercredi matin de l’inaction du ministre Bernard Drainville, qui n’a toujours pas déclenché d’enquête.
Jacques Boissinot La Presse canadienne Marwah Rizqy s’est indignée mercredi matin de l’inaction du ministre Bernard Drainville, qui n’a toujours pas déclenché d’enquête.

La députée libérale Marwah Rizqy a fait un coup d’éclat mercredi en déposant en pleine période de questions une plainte visant un enseignant qui aurait mis enceintes deux de ses élèves.

Elle s’indignait de l’inaction du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui n’a toujours pas déclenché d’enquête parce qu’il attend que la plainte lui soit acheminée. Il a évoqué des changements éventuels à la loi actuelle.

En fin de journée, le ministre a refusé de commenter le dossier en passant en coup de vent devant les représentants des médias.

 

Selon les médias de Québecor, l’enseignant travaille toujours au Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy, en Mauricie. C’est quand il enseignait dans une école privée qu’il aurait d’abord eu une liaison avec une adolescente, qui aurait eu un enfant de lui. Par la suite, il se serait épris d’une autre élève, avec qui il aurait eu trois enfants. La Presse canadienne n’a pas pu valider ces renseignements.

À la période de questions, mercredi matin, Mme Rizqy a d’abord demandé qu’une enquête soit déclenchée et qu’entre-temps, le brevet d’enseignement de l’homme lui soit retiré. Elle a aussi réclamé une enquête sur la gestion de la plainte qui a été déposée par un parent.

M. Drainville s’est réfugié derrière le fait qu’il n’avait toujours pas reçu de plainte et qu’il n’avait par conséquent pas encore lancé l’enquête.

« Toute personne physique peut porter plainte au ministre contre un enseignant pour une faute grave commise à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, a-t-il expliqué. La plainte doit être écrite, motivée et faite sous serment. »

Mme Rizqy a répliqué que le ministre avait le pouvoir de déclencher d’office une enquête, en vertu de la loi. Elle a brandi la copie de la plainte déposée le 28 août dernier au centre de services scolaire et l’a déposée en chambre, séance tenante.

« Comment se fait-il que, moi, dans l’opposition, je suis capable de mettre la main sur ladite plainte ? Par conséquent, je suis dans l’obligation de déposer plainte. Je vous l’envoie par courriel et je vous demande officiellement de déclencher l’enquête. »

Le ministre a semblé étonné et a réagi avec prudence. Il a tenu à vérifier si cette procédure est valide sur le plan juridique.

« La compréhension de la loi qui m’a été transmise par nos services juridiques, c’est que la plainte doit m’être acheminée directement par la personne qui a eu connaissance de la faute, par l’enseignant ou par l’enseignante. »

À la sortie de la période de questions, M. Drainville a répété qu’il demandait que les plaintes lui soient acheminées.

Puis, à la fin de la séance du Conseil des ministres, en fin d’après-midi, il a refusé de répondre aux questions concernant la plainte déposée par Mme Rizqy ou les entraves bureaucratiques au déclenchement d’une enquête.

En chambre, il a assuré que son ministère avait demandé que la plainte lui soit transmise, mais qu’il l’attendait toujours. M. Drainville a indiqué que des modifications législatives pourraient être nécessaires.

« J’y réfléchis très sérieusement, je regarde nos options », a-t-il conclu.

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