La classe politique se mobilise pour les victimes de la tragédie de Laval

« Comme père de famille, je suis ébranlé », a affirmé le premier ministre depuis le parlement de Québec, mercredi matin.
Jacques Boissinot La Presse canadienne « Comme père de famille, je suis ébranlé », a affirmé le premier ministre depuis le parlement de Québec, mercredi matin.

Les réactions de la classe politique à la tragédie qui a fait deux morts et six blessés à Laval se sont multipliées mercredi. Le premier ministre du Québec, François Legault, a confirmé qu’il irait sur les lieux du drame jeudi en compagnie des chefs des principaux partis d’opposition.

« Comme père de famille, je suis ébranlé », a-t-il affirmé depuis l’Assemblée nationale, mercredi matin.

Au Salon bleu, la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, a dédié l’habituel « moment de recueillement » aux victimes et à leurs proches. Les trois chefs de l’opposition se sont quant à eux dits de tout coeur avec les gens touchés par l’accident.

« Aujourd’hui, on a du travail parlementaire à faire, mais vous comprendrez que le coeur n’y est pas », a dit le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qui a lui-même deux enfants en bas âge. « C’est l’incompréhension. C’est la colère, aussi », a lancé ce dernier au sortir de la Chambre.

« Il n’y a aucun parent qui veut entendre la phrase : “Viens-t’en à la garderie, il se passe quelque chose de grave…” Puis il y a des parents qui ont entendu ça, ce matin », a déploré le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

« Tout mon soutien aux parents dans ces moments difficiles », a réagi en matinée Stéphane Boyer, le maire de Laval, avant de se rendre sur les lieux. « Laval est de tout coeur avec vous et sera là pour vous. »

La députée libérale Virginie Dufour, ancienne conseillère municipale dans Sainte-Rose, avait de la difficulté à s’expliquer le drame. « Ce sont mes voisins », a-t-elle lancé dans les couloirs de l’Assemblée nationale. « Je connais très, très bien le secteur. Pour moi, c’est incompréhensible. »

Minute de silence à Ottawa

À Ottawa, la Chambre des communes a observé un moment de silence mercredi après-midi, après quoi M. Trudeau a remercié les personnes qui ont accouru sur les lieux de la tragédie les premières « pour aider et sécuriser » les lieux, à commencer par les premiers répondants.

Il a répété que le gouvernement fédéral serait là pour les gens affectés par la tragédie « dans les jours, les mois et les années à venir, pendant qu’ils feront un deuil inimaginable ».

Père de trois enfants, M. Trudeau a convenu que « rien ne peut effacer la douleur et la peine que ces familles et cette communauté sont en train de vivre maintenant ». Il a exprimé sa solidarité et celles des membres de son équipe — qui sont « dévastés », a-t-il mentionné — « avec les familles de Laval qui vivent des moments incroyablement difficiles ». « On espère que tout le monde va être correct. […] Je ne peux pas imaginer ce que ces parents sont en train de vivre », a-t-il déclaré lors d’une mêlée de presse dans les couloirs du parlement.

Les chefs de tous les partis d’opposition à Ottawa ont également exprimé leur solidarité. « Je pense que, pour l’instant, ce que la situation commande est beaucoup de compassion, beaucoup d’empathie pour les gens de Laval », a commenté Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois.

Par ailleurs, la direction de la tour du CN, à Toronto, a indiqué sur Twitter que les lumières du monument seraient éteintes « pendant cinq minutes au début de chaque heure », mercredi soir, « en l’honneur des victimes de l’accident d’autobus à Laval et de leurs familles ». Les lumières du mât du Stade olympique et de l’hôtel de ville de Montréal ont aussi été éteintes en soirée en signe de deuil.

En soirée, François Legault a annoncé sur Twitter que le drapeau du Québec serait mis en berne jeudi, « de l’aube au crépuscule », sur la tour centrale de l’hôtel du Parlement. « Tout le Québec est en deuil. De tout coeur avec les victimes et leurs proches », a-t-il écrit.

Ministres québécois dépêchés

 

Quelques minutes avant la période des questions à Québec, mercredi, trois ministres — François Bonnardel (Sécurité publique), Suzanne Roy (Famille) et Christopher Skeete (responsable de la région de Laval) — ont indiqué qu’ils se rendraient le jour même sur les lieux du drame.

Une fois sur place, en début d’après-midi, Mme Roy a indiqué que tous les parents des enfants de la garderie visée par l’attaque se feront offrir une place dans un service de garde dès jeudi.

« On est évidemment de tout coeur avec les parents, les enfants traumatisés par cet événement-là et la communauté lavalloise », a soufflé M. Skeete, qui est également député de la circonscription de Sainte-Rose.

Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, n’a pas voulu « sauter aux conclusions » quant à l’état psychologique du conducteur qui a foncé dans la garderie. « Je crains de stigmatiser les problèmes de santé mentale. Mais c’est sûr que nous, on travaille depuis le début à accentuer l’accès aux services », a-t-il affirmé.

D’autres personnalités politiques ont affiché leur soutien aux victimes sur les réseaux sociaux, dont la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui a qualifié la tragédie de « terrible », et le maire de Québec, Bruno Marchand. « Quel cauchemar ! Toutes nos pensées sont dirigées vers Laval », a dit ce dernier.

Avec Violette Cantin

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