Un examen du BAPE sur l’énergie serait trop long pour Fitzgibbon

Selon le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, il serait trop long de procéder en confiant au BAPE un mandat sur l’avenir énergétique du Québec.
Jacques Boissinot Archives La Presse canadienne Selon le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, il serait trop long de procéder en confiant au BAPE un mandat sur l’avenir énergétique du Québec.

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a exclu mardi toute possibilité de confier au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) un mandat pour examiner l’avenir énergétique du Québec.

M. Fitzgibbon a affirmé qu’une consultation publique déjà prévue serait suffisante pour qu’il entende les points de vue sur le sujet.

« Les gens vont pouvoir exprimer leur opinion, a-t-il dit à l’entrée d’une réunion des députés caquistes. Il va y avoir des audiences publiques, des consultations, mais il n’y aura pas de BAPE. »

Selon le ministre, il serait trop long de procéder en confiant au BAPE un mandat sur l’avenir énergétique du Québec.

« C’est beaucoup plus rapide avec des audiences publiques, on fait ça dans un an, a-t-il expliqué. Un BAPE, ça prend deux, trois ans. »

La forme et le moment de ces consultations n’ont pas encore été déterminés. Le ministre a toutefois assuré que toute la population pourrait se faire entendre dans ce cadre.

« Les gens vont avoir l’occasion d’exprimer leur opinion, sans aucun doute, c’est très important », a déclaré M. Fitzgibbon.

Au-delà de l’examen de projets précis, le BAPE a également pour mandat d’exécuter des mandats sur des questions plus larges.

En 2020, le gouvernement avait notamment demandé à l’organisme de s’acquitter d’une enquête avec audience publique, appelée communément « BAPE générique », sur la question de la gestion des déchets.

Débat de société

 

Au cours des dernières semaines, des appels se sont multipliés pour que le gouvernement demande un BAPE générique sur l’avenir énergétique. Une centaine de signataires ont envoyé récemment au gouvernement une lettre demandant un BAPE générique.

Dans son discours inaugural, le premier ministre François Legault avait lui-même réclamé un débat de société à ce sujet, sans préciser le forum.

Cette demande suivait son intention de relancer la construction de barrages hydroélectriques dans le contexte où Hydro-Québec doit ajouter plus de 50 % à sa production pour réaliser la transition énergétique de l’économie québécoise vers la carboneutralité d’ici 2050.

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a indiqué mardi qu’il était favorable à un BAPE générique sur l’avenir énergétique du Québec.

« Hydro-Québec, c’est un héritage de la génération de mes grands-parents, c’est un joyau national, a-t-il dit en point de presse. Il est déjà précieux, mais il va le devenir encore plus dans le contexte de la transition énergétique. »

Selon M. Nadeau-Dubois, un débat plus large s’impose sur le rôle de la société d’État dans le contexte actuel.

« C’est l’outil collectif qui va nous être le plus utile dans la transition énergétique, a-t-il expliqué. Ça ne peut pas devenir juste le jouet personnel de Pierre Fitzgibbon. Il faut définir collectivement les orientations d’Hydro-Québec dans le contexte de la transition énergétique, puis cette proposition de BAPE là, on l’appuie parce que ça va dans ce sens-là. »

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