La ministre de l’Habitation bombardée de questions sur la crise du logement

Dans une entrevue au « Devoir » en décembre, Mme Duranceau avait dit compter sur des partenariats avec le privé pour contrer la crise du logement.
Jacques Boissinot Archives La Presse canadienne Dans une entrevue au « Devoir » en décembre, Mme Duranceau avait dit compter sur des partenariats avec le privé pour contrer la crise du logement.

Bombardée de questions sur la crise du logement au Parlement, la nouvelle ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, s’est défendue de ne pas agir sur ce plan, et promet des annonces « dans quelques mois ».

Lors de la période de questions au Salon bleu, Mme Duranceau a dû répondre à neuf questions consécutives sur la crise du logement qui sévit au Québec.

« Ça fait bientôt cinq ans que le gouvernement est au pouvoir et, pendant trois ans, il a nié l’existence de la crise du logement, a clamé la députée libérale de Mille-Îles, Virginie Dufour. Nous sommes maintenant plongés dans une crise historique. Les locataires souffrent, et franchement, j’aimerais sentir un peu plus d’empathie de la part du gouvernement. […] J’invite la ministre à trouver des solutions rapidement. »

Juste avant, son collègue libéral Geoffrey Kelley (Jacques-Cartier) avait, lui aussi, interpellé la ministre de l’Habitation.

Puis Québec solidaire en a remis juste après. « Les dernières données sont une catastrophe. Les loyers ont augmenté du triple de ce qui est recommandé », a lancé, à son tour, le député solidaire Andrés Fontecilla. Le député de Laurier-Dorion suggère au gouvernement d’abolir la clause F qui permet aux propriétaires de nouvelles constructions d’imposer des hausses de loyer abusives.

« Chaque jour j’agis »

« Je pense que chaque jour j’agis, a notamment répondu Mme Duranceau à l’une des nombreuses questions la ciblant. Des solutions innovantes, on en a, on en travaille. Je rencontre tous les partenaires, autant du secteur privé que du secteur communautaire. On va avoir des belles choses dans les prochains mois à vous annoncer. »

Dans une entrevue au Devoir en décembre, Mme Duranceau avait dit compter sur des partenariats avec le privé pour contrer la crise du logement.

À ceux qui craignent que de nombreux locataires soient mis à la rue le 1er juillet prochain, elle a rétorqué que des aides d’urgence seraient disponibles. Le ministre des Finances Eric Girard a également signalé qu’il avait fait passer les allocations au logement de 100 $ à 170 $ par mois en plus d’augmenter le nombre de suppléments au loyer disponibles.

Quant à la pertinence d’abolir la clause F, Mme Duranceau est restée vague sur ses intentions. « Ça [la clause F] fait partie des mesures qui gèrent la relation locataire-locateur et ce sont des mesures qu’on est en train de réviser. »

La ministre de l’Habitation précédente, Andrée Laforest, s’était engagée à modifier la clause F lors du dernier mandat, un projet qu’elle avait finalement abandonné, à la fin de la session, suivant une suggestion de l’opposition libérale.

À voir en vidéo