Québec solidaire s’attendait à un caucus paritaire

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a été forcé de justifier le déséquilibre dans la représentation des femmes et des hommes au sein de la députation de la formation politique.
Jacques Boissinot La Presse canadienne Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a été forcé de justifier le déséquilibre dans la représentation des femmes et des hommes au sein de la députation de la formation politique.

Ce sont les circonstances des élections générales d’octobre qui ont éloigné le caucus des députés solidaires de la zone paritaire, estime Gabriel Nadeau-Dubois. « Nos calculs internes nous mettaient dans une situation de parité », a-t-il dit mardi.

En conférence de presse à Québec, le co-porte-parole solidaire a de nouveau été forcé de justifier le déséquilibre dans la représentation des femmes et des hommes au sein de la députation de Québec solidaire (QS) — quatre femmes, sept hommes. Le parti discutera cette fin de semaine en conseil national de plusieurs propositions visant à assurer la parité dans le caucus de Québec.

« Nous, on misait sur l’élection de Maïtée Labrecque-Saganash dans Ungava, on est arrivés deuxièmes, on n’était pas si loin. Mélissa Généreux dans Saint-François, on est arrivés deuxièmes, on n’était pas si loin. On souhaitait faire élire madame Carol-Ann Kack… » a énuméré M. Nadeau-Dubois mardi. Les sondages internes du parti donnaient à QS des résultats susceptibles d’engendrer un caucus paritaire, comme au dernier mandat, a-t-il précisé.

Proposition

Les délégués solidaires qui se réuniront en conseil national à Montréal vendredi, samedi et dimanche discuteront d’une proposition pour « que le comité de coordination national et le comité électoral soient mandatés de prendre les moyens à leur disposition […] afin de s’assurer que le caucus solidaire soit paritaire le plus rapidement possible, notamment en encourageant […] des candidatures féminines lors de futures investitures ».

Sept associations locales demandent en outre « que des moyens soient développés et adoptés dans une instance nationale future pour imposer des candidatures féminines dans des circonscriptions spécifiques ».

Interrogé sur ces propositions, M. Nadeau-Dubois s’est montré ouvert à étudier des mécanismes qui feraient en sorte que QS se dote d’une députation aussi féminine que masculine à l’avenir.

« Comment on concilie la décentralisation et la démocratie avec nos objectifs de parité ? […] Il y a des associations qui vont jusqu’à dire qu’il faudrait que la direction du parti puisse imposer [qu’un candidat] soit une femme. Discutons-en. Il y en a qui disent que c’est trop empiéter sur la souveraineté de nos [associations locales]. Il y a plusieurs mécaniques possibles », a indiqué le co-porte-parole solidaire.

Il ne sera nullement question, en tout cas, que Guillaume Cliche-Rivard, candidat à l’élection partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne, laisse sa place à une femme, a dit « GND ». « Il y avait deux candidatures, M. Cliche-Rivard et Mme [Clélia] Sève, donc un homme et une femme. Démocratiquement, en assez forte majorité, d’ailleurs, les membres ont choisi M. Cliche-Rivard, et il n’y a pas eu d’intervention de la part de la direction du parti, ni moi ni Manon, pour favoriser M. Cliche-Rivard. Ça, c’est une décision démocratique des membres », a-t-il affirmé.

Dans le cas d’une victoire solidaire dans ce scrutin complémentaire, le caucus serait composé à 66 % d’hommes.

Les délégués de QS discuteront de diverses propositions touchant au féminisme, aux régions et à l’indépendance cette fin de semaine en conseil national.

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