Paul St-Pierre Plamondon nuance ses propos sur l’immigration

Paul St-Pierre Plamondon précise sa position sur l’immigration et la « montée des extrêmes », mais refuse de se dédire. Selon lui, ce sont d’abord et avant tout les entrées irrégulières à la frontière avec les États-Unis qui pourraient contribuer à un bouleversement de la paix sociale au Québec.
Mercredi, le chef péquiste avait indiqué en conférence de presse qu’il était urgent de trouver un « modèle durable » en matière d’immigration afin d’éviter « des insatisfactions » dans certaines tranches de la population québécoise. « On est les seuls à chercher un modèle durable, de sorte que justement, on évite ce qu’on voit ailleurs dans le monde : la montée des extrêmes », avait-il lancé lorsqu’interrogé sur les seuils de 35 000 immigrants par année priorisés par le Parti québécois (PQ).
Invité à préciser sa pensée jeudi, M. St-Pierre Plamondon a tenu à nuancer une part de ses propos. « Ce qui change, en ce moment, ce sont les entrées irrégulières à Roxham. Puis, hier, je n’avais pas la prétention d’avoir le modèle qui est durable et viable, mais on a dit : on doit rechercher, avoir une discussion saine sur notre capacité d’accueil », a-t-il indiqué en marge de son caucus présessionnel.
« PSPP » s’inquiète surtout de voir l’arrivée de migrants irréguliers fragiliser la santé de la langue française et de l’offre de services à tous les Québécois, ainsi du logement. « Parce que si on n’agit pas et que le nombre d’entrées irrégulières passe, par exemple, à 100 000 et 200 000 dans les prochaines années, ce n’est pas viable », a-t-il dit. Il refuse, toutefois, de nier ses propos de la veille, qu’il qualifie de « sobres ».
« Je trouve ça navrant que ce soit si difficile d’avoir une conversation saine sur cette question-là sans qu’on cherche à amplifier des propos qui, je pense, étaient sobres, hier, de ma part. Et je maintiens l’importance d’être capable de mener cette discussion-là sur le plan démocratique », a-t-il affirmé jeudi.
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Quelques minutes après s’être adressé à la presse parlementaire, M. St-Pierre Plamondon a d’ailleurs publié un gazouillis dénonçant les propos tenus par la chroniqueuse radio et ex-ministre libérale Nathalie Normandeau, selon qui le chef péquiste « casse du sucre sur le dos des immigrants ».
« Ce débat ne doit pas être confisqué en déformant les propos », a rétorqué PSPP sur Twitter.
En campagne électorale, l’automne dernier, le chef caquiste François Legault avait dû s’amender après avoir affirmé qu’il y avait des « défis » d’intégration des immigrants au Québec parce que « les Québécois sont pacifiques, ils n’aiment pas la chicane, ils n’aiment pas les extrémistes, ils n’aiment pas la violence ».
« L’intégration sera toujours un défi pour une nation francophone en Amérique du Nord. Je n’ai pas voulu associer l’immigration à la violence », avait-il écrit sur Twitter pour s’excuser.