Youri Chassin ne veut pas dire s’il fait la «baboune»

Le député caquiste de Saint-Jérôme, Youri Chassin, a refusé d’expliquer son absence lors de l’assermentation du Conseil des ministres de jeudi dernier, contrairement à plusieurs de ses collègues qui ont assuré qu’ils ne faisaient pas « la baboune ».
Au moins quatre élus n’ont pas assisté à la cérémonie au cours de laquelle le premier ministre François Legault a présenté sa nouvelle équipe ministérielle.
Dans un bref entretien au Devoir, M. Chassin a refusé d’expliquer pourquoi il n’a pas participé à l’événement. « J’étais absent, cela étant dit, je ne ferai pas de commentaires », a-t-il dit en déclinant une demande d’entrevue.
Relancé, M. Chassin a refusé d’exclure la possibilité qu’il ait été absent en raison de sa déception de ne pas faire partie du Conseil des ministres. « Je préfère ne pas faire de commentaires, a-t-il expliqué. Évidemment ça implique qu’on peut conclure bien des choses. »
Il n’a pas exclu la possibilité de donner des explications sur les réseaux sociaux pour justifier son absence. « [À terme], il y en aura sans doute, mais pour l’instant, je préfère garder ce temps-là pour ne pas faire de commentaires », a-t-il dit.
Pas de « baboune »
Député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger a déclaré lundi que son absence n’était pas motivée par une quelconque déception de ne pas être au Conseil des ministres. « Je n’ai pas été absent parce que je faisais la baboune, a-t-il dit au Devoir. J’avais quelque chose chez moi et je trouvais ça plus important. »
M. Schneeberger a averti le cabinet du premier ministre mercredi, veille de l’assermentation, qu’il avait un engagement personnel qui l’empêcherait d’être présent à l’événement, qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale.
Je préfère ne pas faire de commentaires. Évidemment ça implique qu’on peut conclure bien des choses.
« Si tu n’es pas nommé ministre et que tu y vas comme député, tu y vas par courtoisie », a-t-il dit, pour souligner que sa présence était facultative.
Au cours de la dernière législature, M. Schneeberger était leader parlementaire adjoint du gouvernement. Lundi, il a expliqué qu’il avait demandé autre chose qu’un siège au Conseil des ministres, ce qui ne l’a pas empêché d’être quand même déçu de ne pas y accéder.
« On est toujours un peu déçu, a-t-il dit. De toute façon, moi, j’avais déjà demandé autre chose avant l’élection. On va voir si je vais l’avoir ou pas. Je vous dirai si je suis déçu dans les prochains jours. »
Sinusite et rendez-vous médical
Sylvie D’Amours, députée de Mirabel, a pour sa part confirmé qu’elle était absente, jeudi dernier, en raison de rendez-vous médicaux.
Le whip en chef, Éric Lefebvre, avait été averti deux jours plus tôt, a-t-elle indiqué au Devoir, en précisant qu’il s’est avéré trop compliqué de changer son rendez-vous. De plus, elle souffre d’une sinusite. « Je l’ai demandé un peu à la dernière minute mardi matin, a-t-elle dit. On avait su la semaine d’avant quand on serait à l’Assemblée nationale. »
Mme D’Amours espérait obtenir l’appui de M. Legault pour devenir la prochaine présidente de l’Assemblée nationale. Mais le premier ministre a plutôt choisi l’ex-ministre de la Culture, Nathalie Roy, qui sera candidate pour le poste lors de la reprise des travaux parlementaires.
Ex-ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours n’était pas surprise de ne pas être appelée pour faire à nouveau partie du Conseil des ministres. « Je ne suis pas amère, je ne suis pas déçue, je suis juste un peu malade, a-t-elle dit. J’ai juste une bonne sinusite, qui tarde à guérir. »
Autre absent, le député d’Orford, Gilles Bélanger, avait « des rendez-vous » jeudi dernier. Cette absence avait été annoncée au préalable au cabinet de M. Legault et, là aussi, il n’était « pas question de faire la baboune », a-t-on indiqué.
La semaine dernière, M. Legault a insisté sur l’importance de maintenir l’unité dans son parti. Il a indiqué qu’il ne tolérerait pas de « chicanes de famille ».