Les résultats des dernières élections déçoivent chez Québec solidaire

«On est le seul parti [d’opposition], le 3 octobre, qui a réussi, malgré la vague caquiste, à faire agrandir son caucus de députés. Ce n’est pas les gains idéaux, ce n’est pas les gains qu’on voulait, mais ce sont des gains», a dit Gabriel Nadeau-Dubois.
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne «On est le seul parti [d’opposition], le 3 octobre, qui a réussi, malgré la vague caquiste, à faire agrandir son caucus de députés. Ce n’est pas les gains idéaux, ce n’est pas les gains qu’on voulait, mais ce sont des gains», a dit Gabriel Nadeau-Dubois.

Québec solidaire (QS) n’a pas « fait les gains idéaux » et a « déçu » en s’arrogeant onze sièges le 3 octobre, un seul de plus qu’en 2018.

C’est le constat qu’ont dressé des députés de la formation de gauche, jeudi, en marge de leur premier caucus postélectoral, à Sherbrooke. « On n’a pas fait tellement d’avancées. Ça me déçoit », a convenu devant les journalistes le député réélu de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla.

Après une campagne où le parti a tenté de se poser en « alternative » à la Coalition avenir Québec, QS s’est réveillé le 4 octobre avec onze sièges. S’il a effectué des gains à Montréal — Maurice-Richard et Verdun —, il a perdu un siège en région, dans Rouyn-Noranda–Témiscamingue.

Les candidats défaits n’avaient pas été invités au caucus solidaire jeudi. L’ex-députée de Rouyn, Émilise Lessard-Therrien, brillait donc par son absence. Devant ses députés, le co-porte-parole de la formation, Gabriel Nadeau-Dubois, a admis qu’il aurait préféré de meilleurs résultats.

« On est le seul parti [d’opposition], le 3 octobre, qui a réussi, malgré la vague caquiste, à faire agrandir son caucus de députés. Ce n’est pas les gains idéaux, ce n’est pas les gains qu’on voulait, mais ce sont des gains », a-t-il dit.

En conseil national, au mois de mai dernier, le député de Gouin avait fait preuve de confiance : « On va faire des gains aux prochaines élections, j’en suis profondément convaincu », avait-il soutenu devant les médias. L’homme politique de 32 ans n’avait pas tort, mais ces gains sont sept fois moins importants qu’en 2018.

L’effet « taxe orange » ?

Accosté à l’entrée du caucus, jeudi, le député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal, a affirmé que l’impôt sur les riches proposé en campagne électorale devait faire l’objet de « discussions ». « Je ne vais pas vous prendre pour des idiots, puis je ne suis pas idiot non plus : ça fait partie du contexte… », a-t-il soutenu.

Le chef caquiste et premier ministre réélu, François Legault, a passé une bonne partie de la campagne à casser du sucre sur le dos de Québec solidaire et de ce qu’il a appelé les « taxes orange ». En pratique, QS proposait de rehausser les impôts de tout contribuable dont les actifs nets dépassent le million de dollars.

« Je comprends que M. Legault en a fait son espace de marketing négatif, a dit le nouvel élu de Maurice-Richard, Haroun Bouazzi, ex-employé de la Banque de développement du Canada. C’est sûr qu’il y a des questions de communication, des questions de stratégie, il y a des réflexions à avoir. »

Ex-président du parti, Andrés Fontecilla assure que l’impôt sur la richesse « fait partie de [la] vision » solidaire. « Il faut renforcer la capacité de l’État à financer les projets dont on a besoin », a-t-il affirmé.

« Au Québec, les 20 % les plus fortunés ont 500 fois plus que les 20 % les moins fortunés. Est-ce que c’est ça qu’on veut ? » a enchaîné M. Nadeau-Dubois lors d’un point de presse en début d’après-midi.

S’il convient qu’il faut réfléchir sur « la manière dont on va vouloir régler ce problème-là », le chef parlementaire de QS maintient sa position « sur le fond ».

« GND » est d’ailleurs toujours l’homme de la situation, selon sa co-porte-parole, Manon Massé. « Je lui ai donné dix sur dix. Je lui donne encore [cette note] », a-t-elle lancé jeudi.

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