Fin du suspense dans Verdun, qui reste solidaire

Le Parti libéral du Québec (PLQ) a fait durer le suspense mardi en laissant planer la possibilité de demander un dépouillement judiciaire des votes dans Verdun, avant de se rétracter et de concéder la victoire à la candidate de Québec solidaire, Alejandra Zaga Mendez.
Cette dernière a été déclarée gagnante dans Verdun tard dans la nuit de lundi à mardi avec une avance de 461 voix. La députée libérale sortante, Isabelle Melançon, a toutefois remis en question l’issue du vote mardi. Son parti aurait été informé de l’existence de « bureaux de vote problématiques », a indiqué au Devoir Andréanne Moreau, l’attachée politique de Mme Melançon.
Une rencontre a ainsi été tenue mardi matin avec le directeur du scrutin de Verdun en présence de représentants de Québec solidaire et du PLQ. Au terme du recensement des votes dans cette circonscription, terminé en début d’après-midi, aucune irrégularité n’a été notée, a-t-on indiqué au Devoir. Cette démarche a d’ailleurs confirmé que l’avance de Mme Zaga Mendez demeure exactement la même, soit de 461 voix.
Le PLQ abandonne donc l’idée de réclamer un dépouillement judiciaire des votes et concède la victoire à Mme Zaga Mendez, qui est présidente de Québec solidaire depuis l’an dernier.
« Nous sommes très contents et fiers du travail de terrain que nous avons fait dans Verdun », a réagi dans un bref entretien téléphonique Alejandra Zaga Mendez. Atteinte de la COVID-19, la députée solidaire a dû célébrer sa victoire dans la nuit de lundi à mardi isolée chez elle. Elle a toutefois hâte de s’attaquer aux dossiers qui lui tiennent à coeur dès que ses symptômes auront disparu.
« Je vais mettre à contribution mon expertise en environnement et, plus précisément pour Verdun, je compte mener avec moi les engagements qu’on a pris localement, que ce soit d’accélérer l’arrivée de logements sociaux et d’améliorer l’état de nos écoles publiques », enchaîne la députée de 34 ans.
Le directeur des communications du PLQ, Maxime Roy, confirme également qu’aucune demande de dépouillement judiciaire ne sera demandée par la formation politique dans la circonscription de Fabre, dans l’ouest de Laval. Cette circonscription, qui était libérale depuis 2003, est tombée entre les mains de la candidate Alice Abou-Khalil, de la Coalition avenir Québec, qui a obtenu une majorité de 306 voix au terme du scrutin de lundi, devant la candidate libérale Sonia Baudelot.
Un changement historique
Château fort libéral depuis 1939, la circonscription de Verdun prend ainsi la teinte orange de Québec solidaire pour la première fois de son histoire, ce qui permet à la formation progressiste de faire le gain d’un siège additionnel à l’Assemblée nationale par rapport à 2018, pour un total de 11 députés.
« On marque l’histoire de Verdun, mais je pense que c’est un pas aussi dans l’histoire de changement du Québec », estime Mme Zaga Mendez, qui se réjouit que Québec solidaire ait résisté à « la vague caquiste » de lundi soir, même si les gains réalisés par la formation progressiste sont mineurs. « On reste fier de ce qu’on a fait parce qu’on a tout donné et on a travaillé très fort. »
La course a toutefois été serrée toute la soirée lundi, les candidates libérale et solidaire alternant tour à tour à la première place pendant plusieurs heures avant que l’avance de la formation de Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé ne se confirme. Alejandra Zaga Mendez a finalement récolté 9562 votes, contre 9101 voix pour Mme Melançon.
Joint par Le Devoir mardi matin, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a alors indiqué n’avoir reçu aucune demande de dépouillement judiciaire des votes, toutes circonscriptions confondues. Il précise cependant que « toute personne » peut déposer une telle requête devant la Cour du Québec « pendant les quatre jours qui suivent » le décompte des votes aux urnes.