Le PLQ conserve l’opposition officielle

«Le message ce soir est assez clair, les Québécois demandent au PLQ, nous demandent, d’être l’opposition officielle à Québec», a affirmé avec aplomb la cheffe libérale, Dominique Anglade.
Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir «Le message ce soir est assez clair, les Québécois demandent au PLQ, nous demandent, d’être l’opposition officielle à Québec», a affirmé avec aplomb la cheffe libérale, Dominique Anglade.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) de Dominique Anglade a réussi à conserver l’opposition officielle, après une campagne électorale ardue.

Au moment où ces lignes étaient écrites, la formation politique de Dominique Anglade avait plus d’une vingtaine de sièges. À la dissolution de l’Assemblée nationale, le parti en avait 27. 

« Le message ce soir est assez clair, les Québécois demandent au PLQ, nous demandent, d’être l’opposition officielle à Québec », a affirmé avec aplomb la cheffe libérale, devant ses militants réunis au théâtre Corona, à Montréal. Si elle semblait menacée dans sa circonscription, Saint-Henri–Sainte-Anne, elle a toutefois remporté la victoire.

Au son de la chanson Unstoppable de Sia, qui a rythmé sa campagne électorale, Mme Anglade a dit vouloir « faire en sorte que chaque voix soit entendue ». « Que vous ayez voté pour nous, que vous ayez voté pour une autre formation politique, ma porte, notre porte sera toujours, toujours ouverte », a-t-elle affirmé, provoquant un tonnerre d’applaudissements.

Mme Anglade a répété ses propos maintes fois tenus lors de la campagne électorale : il est nécessaire de se « rassembler ». Elle a félicité le chef caquiste, François Legault, pour sa victoire, mais aussi les autres chefs de parti pour la campagne qu’ils ont menée.

Même si le parti a pu conserver une vingtaine de sièges, il a toutefois atteint un creux historique, avec seulement 14,4 % des voix, selon les résultats connus en fin de soirée. Mme Anglade a dit qu’elle « entendait » ces résultats, en reconnaissant qu’il y avait un « travail à faire » au sein de la formation politique.

Elle a reconnu qu’il y avait des « distorsions » électorales. Ses adversaires de Québec solidaire, du Parti québécois et du Parti conservateur du Québec ont récolté des pourcentages semblables à ceux des libéraux, en mettant toutefois la main sur beaucoup moins de sièges. Il sera nécessaire d’avoir des discussions au sujet de la réforme du mode de scrutin, a dit la cheffe du PLQ.

Le PLQ conserve ses châteaux forts montréalais

 

Sans grande surprise, les libéraux ont conservé plusieurs de leurs bastions montréalais. Dans Robert-Baldwin, Brigitte Garceau a été élue, tout comme l’a été Désirée McGraw dans Notre-Dame-de-Grâce. Elisabeth Prass a remporté D’Arcy-McGee avec une confortable avance.

Gregory Kelley a été réélu dans la circonscription de Jacques-Cartier, tout comme Monsef Derraji dans Nelligan et Marwah Rizqy dans Saint-Laurent. Les applaudissements et les cris de joie ont d’ailleurs fusé à l’annonce de ces victoires.

Dans Acadie, le libéral André A. Morin a été élu, tout comme Madwa-Nika Cadet dans Bourassa-Sauvé. Marc Tanguay a été de nouveau élu dans LaFontaine. Jennifer Maccarone a aussi remporté un nouveau mandat, dans Westmount–Saint-Louis. Marguerite-Bourgeoys est restée rouge, avec l’élection de Fred Beauchemin. De son côté, le libéral Frantz Benjamin s’est fait réélire dans Viau.

Le PLQ aura aussi été en mesure de conserver l’une de ses forteresses, la circonscription de Pontiac, en Outaouais, où a été réélu le député sortant, André Fortin. Dans Hull, Maryse Gaudreault a toutefois été défaite. La candidate de la CAQ, Suzanne Tremblay, a mis la main sur ce château fort libéral.

… et perd des plumes dans la région de Laval

Dans la région de Laval, la formation libérale a perdu des plumes. Le député sortant dans Laval-des-Rapides, Saul Polo, a été défait par la CAQ. Vimont est aussi passée aux mains de la CAQ, avec l’élection de Valérie Schmaltz.

En fin de soirée, la lutte était très serrée entre la candidate du parti dans Fabre, Sonia Baudelot, et la caquiste Alice Abou-Khalil. Sona Lakhoyan Olivier a toutefois ravi la circonscription de Chomedey.

 

Le passage de la cheffe dans Ungava, au dernier jour de la campagne électorale, n’aura pas suffi pour faire élire le candidat libéral, Tunu Napartuk. Le caquiste Denis Lamothe a remporté la victoire dans cette circonscription pour une deuxième fois d’affilée.

Lundi soir, en mêlée de presse, Dominique Anglade est revenue sur son début de campagne « laborieux ». Après avoir amorcé sa tournée dans la région de Québec, où le vote libéral s’était effondré en 2018, certains de ses candidats se sont ensuite désistés. Ils ont toutefois été remplacés.

Puis, durant la première semaine, elle avait eu notamment à défendre son candidat Claude Vadeboncoeur, dans Brome-Missisquoi. Celui-ci a alors décidé de fermer son compte Twitter, en raison de publications controversées à propos de François Legault. La CAQ a remporté de nouveau la victoire dans cette circonscription, qui sera représentée par Isabelle Charest.

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