Des organismes pour femmes tassés par un «ministère de l’Égalité», avance le PCQ

Le chef conservateur Éric Duhaime en compagnie de sa candidate dans Montmorency, Mylène Bouchard, lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Québec
Jacques Boissinot La Presse canadienne Le chef conservateur Éric Duhaime en compagnie de sa candidate dans Montmorency, Mylène Bouchard, lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Québec

Un gouvernement conservateur abolirait le Conseil du statut de la femme et le Secrétariat à la condition féminine pour les remplacer par un nouveau « ministère de l’Égalité », a indiqué Éric Duhaime mercredi.

« Ça s’enlignerait dans le même sens, on ferait la promotion de l’égalité, effectivement », a répondu le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) lorsque Le Devoir l’a interrogé à ce sujet. « J’aimerais qu’il y ait un ministère de l’Égalité. Pas juste sur la condition féminine, mais sur l’ensemble des inégalités dans notre société. Que ce soit en fonction de l’orientation sexuelle, en fonction du sexe ou des origines. »

Il dit s’inspirer à cet égard de la France, où existe un ministère « chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances ».

Le chef conservateur a déjà fait savoir par le passé qu’il jugeait superflu le rôle de ministre déléguée à la Condition féminine, car l’égalité des sexes est une cause réglée à ses yeux. « Les féministes devraient même s’enorgueillir qu’on puisse être rendus là dans la discussion. Ça montre qu’on est une société qui a cheminé depuis les 30, 40, 50 dernières années », a-t-il aussi déjà dit.

Quand on lui a demandé s’il pourrait nommer, par exemple, un Conseil des ministres 100 % masculin, Éric Duhaime a répondu par l’affirmative — tout en précisant qu’il serait prêt à faire la même chose pour un collectif de femmes. « Il pourrait y avoir 20 ministres masculins, ou 20 ministres féminins ou 10 [de chaque groupe]. […] J’ai toujours dit que c’est la compétence qui dicte les choix. »

Vingt ministres maximum

 

Le chef conservateur s’est engagé à limiter à 20 le nombre de ministres s’il est porté au pouvoir, soit sept de moins que dans le gouvernement sortant. Depuis le début de la campagne, il a souvent accusé François Legault d’avoir promis des limousines ministérielles aux candidats vedettes Bernard Drainville, Martine Biron et Caroline St-Hilaire.

Pour parvenir à ce cabinet restreint, il abolirait notamment tous les postes de ministre délégué. Le gouvernement Legault compte quatre de ces ministres sans portefeuille ou ministère, mais doté de responsabilités sectorielles : Lionel Carmant (Santé), Isabelle Charest (Éducation), Chantal Rouleau (Transports) et Isabelle Lecours (Économie).

Il n’y aurait pas non plus de ministres responsables des régions. « À un moment donné, à vouloir représenter tout le monde, on se ramasse avec un Conseil des ministres où les gens sont là pour représenter des sous-groupes de la société, a-t-il fait valoir. Peu importe de quel endroit il vient, si un homme ou une femme est ministre de la Santé, [il ou] elle est là pour l’ensemble du Québec, pas juste pour sa région. »

Mercredi, la cheffe libérale, Dominique Anglade, a soutenu qu’abolir le Conseil du statut de la femme et le Secrétariat à la condition féminine « serait un recul ». « On a besoin d’avoir un message fort qu’on envoie sur la question des femmes dans notre société et sur le fait qu’il y a encore beaucoup de travail à faire », a-t-elle souligné au sortir d’une rencontre avec le maire de Québec, Bruno Marchand.

Avec Florence Morin-Martel

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