Québec solidaire veut exporter moins de bois d’œuvre

Québec solidaire mise sur une plus grande utilisation du bois dans la construction pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Jeff McIntosh La Presse canadienne Québec solidaire mise sur une plus grande utilisation du bois dans la construction pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Gabriel Nadeau-Dubois croit qu’il faut prioriser l’utilisation locale du bois avant les exportations.

Le chef parlementaire de Québec solidaire affirme « qu’il n’y a pas d’opposition de principe » à une augmentation des droits de coupe forestière si cela permet de remplacer des matériaux de construction plus polluants comme l’acier et le ciment.

Parmi les nombreuses mesures du plan climat de Québec solidaire, la formation de gauche mise sur une plus grande utilisation du bois dans la construction pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

À la question « hypothétique » de savoir s’il faudrait couper davantage de bois pour atteindre cet objectif, M. Nadeau-Dubois a toutefois dit qu’il faudrait prioriser la production destinée à l’utilisation locale plutôt que l’exportation.

« La première chose qu’il faut faire, c’est de transformer notre industrie forestière pour utiliser le plus de bois québécois possible au Québec », a-t-il répondu en conférence de presse, lundi, lors d’une visite à Chibougamau.

« Avant de dire : “on va couper plus”, la première étape, c’est de dire comment on utilise au Québec plus de bois qu’on coupe déjà. Parce qu’en ce moment, il y a une partie de l’industrie forestière qui est encore beaucoup tournée vers les marchés extérieurs, vers l’exportation. »

« Avant de dire, on va couper davantage, la première étape, c’est d’utiliser plus de bois sur le territoire du Québec, ajoute-t-il. C’est la priorité de Québec solidaire. »

M. Nadeau-Dubois a fait ces commentaires après une visite plus tôt lundi matin à l’usine Chantiers Chibougamau. L’usine fabrique du bois destiné à la construction, qui remplace des matériaux plus polluants comme l’acier et le carbone. Au cours de la visite, le directeur du développement corporatif, Frédéric Verreault, a dit que les activités de l’entreprise permettaient d’éviter 50 000 tonnes d’émission de gaz à effet de serre chaque année.

Le barrage et immigration : la CAQ critiquée

La candidate solidaire dans Ungava, Maïtée Labrecque-Saganash, qui pourrait devenir la première femme autochtone élue à l’Assemblée nationale, a critiqué les propos du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, en matière d’immigration et la promesse de construire un barrage. La vision caquiste ne convient pas aux besoins du Nord, selon elle.

Sur la promesse de M. Legault d’évaluer la possibilité de construire un nouveau barrage, Mme Labrecque-Saganash a dit que d’en parler sans consultations était « provocateur » envers les communautés autochtones.

« De ce que j’ai entendu, ça n’a pas fait bon écho dans les communautés. Il y a des partis qui ont essayé, historiquement, d’infliger un traumatisme collectif envers nos nations, justement en faisant mal au territoire, et ça, on va toujours s’en souvenir. »

Sur l’immigration, la circonscription d’Ungava a besoin d’immigration pour atténuer la pénurie de main-d’oeuvre, a dit la candidate. Contrairement à M. Legault qui brandit le risque à la cohésion sociale, elle dit voir que l’harmonie est possible entre les différentes communautés de la région.

« L’autre fois, j’étais dans la rue, il y avait des enfants philippins, cris, jamésiens, qui jouaient ensemble. Quand je parle de cohésion sociale, je crois qu’il faut éviter d’avoir des propos dangereux à cette cohésion-là. La main-d’oeuvre étrangère, c’est un succès. Les gens sont intégrés. Les gens font partie de la communauté. Et c’est ça qu’on veut. »

Santé et logements pour le Nord

 

La caravane solidaire a profité de son passage dans le Nord-du-Québec pour dévoiler ses engagements pour la région.

Le parti s’engage à construire 1000 logements dans le Nord-du-Québec dans un premier mandat. Il veut également instaurer une prime de 10 000 $ pour les professionnels de la santé établis dans le Nord.

Les services de santé sont insuffisants dans la région, déplore Mme Labrecque-Saganash. La pénurie de soignants touche particulièrement les Cris et les Inuits qui doivent se déplacer pour accéder à des soins.

« Malheureusement, pour les Cris, pour les Inuits, c’est souvent de se déplacer à Val-d’Or, à Chibougamau, à Montréal. La situation étant que, maintenant à Chibougamau et à Val-d’Or, il y a du manque de personnels aussi. Donc, ces établissements-là ne sont plus capables d’absorber la clientèle des communautés autochtones. Il y a vraiment de gros investissements à faire. »

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