Legault demande à la SQ de veiller à la sécurité des candidats

« Toutes mes pensées sont avec [Marwah Rizqy]. On ne peut pas accepter ça dans notre société ce genre de menaces », a déclaré François Legault jeudi matin en marge d’une annonce électorale à Trois-Rivières.
Ryan Remiorz La Presse canadienne « Toutes mes pensées sont avec [Marwah Rizqy]. On ne peut pas accepter ça dans notre société ce genre de menaces », a déclaré François Legault jeudi matin en marge d’une annonce électorale à Trois-Rivières.

Le premier ministre, François Legault, a prié la Sûreté du Québec d’« être disponible pour tous les candidats et candidates qui se sentent menacés », à commencer par la libérale Marwah Rizqy, qui a été la cible de menaces de mort.

« Toutes mes pensées sont avec elle. On ne peut pas accepter ça dans notre société, ce genre de menaces », a-t-il déclaré en marge d’une annonce électorale à Trois-Rivières jeudi avant-midi.

Le chef du gouvernement s’explique mal que la députée sortante de Saint-Laurent ait reçu le conseil de rester à l’abri dans son domicile de la part des forces de sécurité. « Je souhaiterais qu’elle parle avec la SQ et qu’ils conviennent des mesures les plus appropriées », a affirmé M. Legault dans une salle de conférences sous haute surveillance policière.

Il a dit souhaiter que Mme Rizqy « participe effectivement à la campagne, aux débats importants démocratiques qu’on […] va continuer d’avoir au cours des quatre prochaines semaines ».

La candidate libérale a disposé pendant 24 heures de la protection de deux constables spéciaux de l’Assemblée nationale à la suite d’une décision de son président, François Paradis, qui a employé son pouvoir discrétionnaire. Des limites juridictionnelles empêchent toutefois la SQ d’assurer la protection des simples députés. « Je ne pense pas qu’un élu a besoin de quémander une protection supplémentaire », a soutenu Mme Rizqy. « Il faut que le protocole change. Le climat a changé, il faut que l’Assemblée nationale s’ajuste. »

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a invité tous les candidats « qui se sentent particulièrement menacés » à demander l’aide de la Sûreté du Québec. Il a pris soin de mentionner à la presse qu’il se sentait, lui, bel et bien « en sécurité ». « Je voudrais que ce soit le cas pour tous les candidats. »

Exit les « propos guerriers » ?

Aux yeux de François Legault, les chefs, les candidats et sympathisants de chacun des partis politiques ont « tous une responsabilité de ne pas attiser la colère », d’être « prudents », en s’abstenant de prononcer des discours « guerriers » durant la campagne électorale. « De voir de telles menaces [comme celles faites à l’encontre de Mme Rizqy], il me semble que ce n’est pas le Québec qu’on aime », a-t-il fait valoir.

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est engagé à « prêcher par l’exemple ». « Je ne pointerai personne du doigt », a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois en conférence de presse à New Richmond, en Gaspésie. « Mais en même temps, je vois des idées circuler au Québec qui me foutent la trouille. »

En mai, un candidat du Parti conservateur du Québec (PCQ), Ernesto Almeida, avait partagé, dans les jours suivant la tuerie perpétrée à l’école primaire Robb, à Uvalde, au Texas, une publication faisant référence à l’armement des professeurs. « Je n’aime pas ça voir des candidats et candidates dire qu’on devrait mettre des armes dans les écoles », a fait valoir M. Nadeau-Dubois. « Je n’ai pas le goût que le Québec devienne les États-Unis. »

La SQ s’explique

La sécurité des élus et des candidats n’est pas l’affaire que d’un corps policier, précise la Sûreté du Québec. « Notre mandat, c’est vraiment d’assurer la sécurité du premier ministre. […] Dans le contexte électoral, on poursuit notre collaboration avec le ministère de la Sécurité publique, pour [garantir] la sécurité des chefs. Puis, on est toujours attentifs et vigilant en ce qui concerne et entoure les autres partis aussi qui participent à cette campagne électorale », a expliqué la porte-parole de la Sûreté du Québec Catherine Bernard dans un échange avec Le Devoir.

« On n’élabore pas sur la façon qu’on établit la sécurité… pour des questions évidemment de sécurité », a-t-elle ajouté.

De son côté, l’Assemblée nationale dit travailler en étroite collaboration avec tous les corps policiers afin d’assurer la sécurité des députés. « Elle prend la situation très au sérieux et s’adapte en fonction de l’évolution de celle-ci. Pour des raisons de sécurité, nous ne détaillerons pas les moyens mis en place ou qui pourraient l’être », a déclaré la porte-parole de l’Assemblée nationale, Laurie Gosselin-Bélanger.

Éric Duhaime a dit apprécier les « mesures de sécurité relativement simples » qui existent au Québec. « Mon but de me faire élire, ce n’est pas de me faire encadrer le plus possible avec de la sécurité et qu’il y ait de plus en plus de sécurité entre le citoyen et ses élus. J’aime la proximité que j’ai avec les gens », a souligné le chef conservateur.

Avec François Carabin et Dave Noël

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