Dominique Anglade a assuré que l’organisation de sa campagne est bien huilée, mardi, même si elle a dû réagir à une « gaffe » et à une « bourde » de deux aspirants députés — et qu’une quinzaine de circonscriptions sont toujours sans candidat du Parti libéral du Québec (PLQ).

La cheffe libérale a dû rappeler que son parti est en faveur des mesures sanitaires alors que son candidat dans Brome-Missisquoi, Claude Vadeboncoeur, était incapable de dire si elles avaient été suffisantes ou excessives pendant la pandémie. « On a toujours dit qu’on respectait les règles de la Santé publique », a-t-elle précisé lors d’un point de presse.

Après avoir fait parler de lui cette semaine en raison d’accusations de racisme et de xénophobie visant la CAQ, M. Vadeboncoeur a dû se défendre d’avoir appuyé une publication sur les réseaux sociaux insultant l’animateur Mario Dumont.

Le candidat libéral a indiqué le 24 août qu’il aimait une publication Twitter commentant l’extrait d’une émission de M. Dumont sur le réseau LCN, où l’ex-politicien s’exprimait sur les mesures sanitaires. « T’es un ostie de malade mental, Mario Dumont », était-il possible de lire dans le commentaire appuyé par M. Vadeboncoeur.

Dans l’extrait, M. Dumont mettait en garde la population québécoise contre les réactions d’une minorité réagissant mal aux mesures de confinement imposées en raison de la pandémie de COVID-19.

« C’est une gaffe »

En entrevue avec Le Devoir, mardi, M. Vadeboncoeur a plaidé qu’il était un néophyte des réseaux sociaux ; son compte Twitter indique qu’il a été activé en juin 2022. « J’ai peut-être fait une mauvaise manipulation, je voulais entendre ce que Mario Dumont avait à dire. Apparemment, mon doigt a pesé sur l’écran », a-t-il expliqué.

L’attachée politique Catherine Dostie a, elle aussi, assuré que le candidat libéral n’avait pas agi intentionnellement. « C’est une gaffe, malheureusement », a-t-elle dit.

Le candidat n’a pas précisé s’il était pour ou contre les mesures sanitaires imposées par le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) durant la pandémie. « Je ne peux pas répondre à ça, parce que justement je n’ai pas entendu ce que Mario Dumont avait à dire », a-t-il dit.

M. Vadeboncoeur a déjà fait parler de lui quand Le Devoir a rapporté ce dimanche qu’il avait qualifié le gouvernement de la CAQ de raciste et xénophobe dans un courriel écrit sous le coup de la colère, cet hiver, à son adversaire caquiste, la ministre Isabelle Charest.

M^me Anglade a dû rectifier le tir lundi en contredisant M. Vadeboncoeur.

« J’ai peut-être fait une bourde »

Mardi, la cheffe libérale a aussi dû réagir aux propos de son candidat dans la circonscription montréalaise de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, qui a réclamé l’élection d’une « opposition forte » à Québec pour éviter les « comportements à la Donald Trump ».

« La comparaison, j’en pense rien de particulier », a-t-elle dit, dénonçant toutefois une gestion par décret qui est allée trop loin durant la pandémie au Québec.

Plus tôt, après une annonce dans la capitale, M. Beauchemin avait fait un rapprochement entre M. Trump et la façon dont la pandémie a été gérée au Québec. « On ne veut pas des comportements à la Donald Trump à Québec. On veut quelqu’un qui fera face à des contre-pouvoirs. La façon dont le gouvernement a été géré durant la pandémie faisait très peur. »

Selon M. Beauchemin, la fermeture de l’Assemblée nationale pendant deux mois et les décrets adoptés par le gouvernement de François Legault ouvraient la porte aux « exagérations ».

M. Beauchemin s’est ensuite repris en constatant que le parallèle avec M. Trump pouvait créer la controverse. « J’ai peut-être fait une bourde », a-t-il admis, avant de préciser qu’il ne voulait pas comparer M. Legault à l’ex-président américain.

Candidatures manquantes

 

M^me Anglade s’est encore faite rassurante envers ses troupes, mardi, bien qu’une quinzaine de circonscriptions québécoises soient toujours sans candidat du PLQ. « La machine libérale fonctionne bien, et c’est pourquoi nous allons avoir les 125 candidats », a-t-elle déclaré.

La CAQ, Québec solidaire et le Parti conservateur du Québec ont tous les trois annoncé des candidatures dans les 125 circonscriptions du Québec. Le Parti québécois en était à 121 mardi.

Promettant des annonces « prochainement », M^me Anglade a soutenu que le PLQ avait également terminé son alignement lors des premières semaines de campagne électorale en 2014 et 2018.

Tard lundi, le PLQ avait annoncé la candidature d’une de ses employées dans la circonscription de Jean-Talon, longtemps un château fort libéral, passée à la CAQ en 2017.