10 nouvelles candidatures pour le Parti conservateur

Le mot « liberté » était sur toutes les lèvres lors de l’annonce de 10 nouvelles candidatures du Parti conservateur du Québec (PCQ) dans la grande région de Montréal, lundi soir au centre-ville. Les aspirants tenteront de ravir des châteaux forts caquistes, solidaires et libéraux lors des élections du 3 octobre prochain.

Plus d’une centaine de partisans étaient présents pour acclamer les nouveaux candidats au Pub St-Paul, à Montréal, en présence du chef de la formation, Éric Duhaime. Jayson Paquette-Gendron, Louise Poudrier et Emmanuel Da Costa seront respectivement candidats dans Gouin, Hochelaga-Maisonneuve et Mercier, où les députés de Québec solidaire s’annoncent difficiles à déloger.

S’opposant notamment à la cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, dans Saint-Henri–Sainte-Anne, le candidat Mischa White a livré un discours énergique dans lequel la revendication de davantage de liberté pour les citoyens était à l’honneur. Dans un autre château fort libéral, la circonscription de Robert-Baldwin, le conseiller financier Axel Lellouche tentera sa chance. « Je trouve les gens endormis. Les décisions sont prises à Québec, et nous, la minorité anglophone, on doit suivre la masse », dénonce en entrevue celui qui s’oppose fermement au projet de loi 96.

Les autres candidatures annoncées lundi soir sont celles d’Évelyne Latreille, dans Laporte, de Sabrina Ait Akil, dans Mont-Royal–Outremont, de Lucien Koty, dans Verdun, et de Louise Sexton, dans Maurice-Richard. Contre le premier ministre du Québec, François Legault, dans la circonscription de L’Assomption, Esnesto Almeida arborera les couleurs de son parti.

« L’inconnu de la campagne »

« Je suis surpris de voir la croissance du parti […] dans les communautés culturelles et anglophones. On est rendus à 17 ou 18 pays représentés [parmi nos candidatures] », s’est réjoui Éric Duhaime en entrevue avec Le Devoir. « Ce n’est peut-être pas un hasard, compte tenu de notre discours en faveur des droits civiques et des libertés individuelles, puisque ces gens-là sont souvent venus au Québec pour ces valeurs-là, ajoute M. Duhaime. Voir la dérive des dernières années, ça leur a rappelé de mauvais souvenirs. »

Un discours auquel semble adhérer le nouveau candidat du parti dans L’Assomption, Esnesto Almeida, originaire de Cuba. Devant la foule enthousiaste, il a soutenu que le « gouvernement totalitaire » de François Legault avait fait preuve de « chantage émotif » dans les dernières années. « Il n’est pas question que moi ou ma descendance vivions le communisme une autre fois », a-t-il également condamné dans un communiqué de presse officiel. M. Almeida a reçu des applaudissements nourris de la part du public.

Estimant qu’il « n’y a pas de comté perdu », M. Duhaime se montre confiant quant à l’issue des élections pour sa formation : « On est le parti qui a le plus fort potentiel de croissance parce qu’on est le plus inconnu du groupe. On est celui qui est là depuis le moins longtemps. »

Assurant que « des sondages internes de la CAQ disent qu’on est en avance dans certaines de leurs propres circonscriptions », il vise des sièges au-delà de la région de Québec, où le parti jouit de l’appui du quart de l’électorat, selon un récent sondage Léger. « Je tiens pour acquis qu’on a une chance partout. On est l’inconnu de la campagne, d’une certaine façon. » M. Duhaime en a également profité pour décocher quelques flèches à François Legault, qui a « politisé et instrumentalisé la crise sanitaire à des fins partisanes », selon lui.

Questionné sur l’éventualité que le comédien Guillaume Lemay-Thivierge, avec qui il a effectué un saut en parachute la veille et dont il a fait la promotion sur les réseaux sociaux, puisse être candidat pour la formation, M. Duhaime a secoué la tête. « C’est moi qui faisais un saut en parachute, pas Guillaume qui faisait un saut en politique. »

« Retrouver notre joie de vivre »

Attablés devant des assiettes de nachos ou de hamburger dans la chaleur moite du restaurant, les partisans ont accueilli Éric Duhaime en chantant son prénom à pleins poumons. « On veut renouer avec l’héritage et avec la fierté d’être Québécois », a-t-il lancé, en référence à un thème cher à François Legault, celui de la fierté.

Rencontré sur place, Michael Cigana, 20 ans, en était à son premier événement organisé par le PCQ. « J’ai beaucoup d’amis de mon âge qui soutiennent le PCQ parce qu’ils sentent que le gouvernement les a abandonnés », souligne celui qui a laissé tomber l’école récemment, trop démotivé par les cours en virtuel. « La droite économique rejoint moins les jeunes, mais en s’attaquant aux mesures liberticides du gouvernement, le PCQ a gagné beaucoup de points. »

« On veut retrouver notre liberté, notre joie de vivre », lance pour sa part Sylvie, assise au premier rang, devant la petite scène aménagée pour l’occasion. « On ne veut plus se faire dire quoi faire », renchérit Danièle, assise en face.

Selon un sondage Léger paru le mois dernier, le PCQ recueille actuellement 15 % des intentions de vote au Québec, ce qui le place en troisième place. Le site de projections électorales Qc125 ne prédit cependant l’élection que d’un seul député du parti, soit son chef, Éric Duhaime, actuellement en bonne posture dans la circonscription de Chauveau. Avec les annonces de lundi, le nombre de candidats officiellement investis pour le parti se chiffre désormais à 76.

À voir en vidéo