Le PQ veut créer un «CRTC québécois»

Préoccupé par le faible taux d’écoute de contenu québécois par les jeunes, le Parti québécois (PQ) s’engage, pour remédier au problème, à rapatrier tous les pouvoirs en matière de télécommunications et à créer un organisme québécois de réglementation « à la CRTC » (le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes).
Les jeunes Québécois n’écoutent plus de contenu produit chez eux, constate la formation politique menée par Paul St-Pierre Plamondon. Elle s’appuie sur un sondage Léger obtenu par Le Devoir selon lequel 31 % des « 18-34 ans » ne consomment même pas une minute de contenu québécois en ligne. Environ 27 % d’entre eux se contentent de moins de deux heures de contenu québécois par semaine.
Pourtant, toujours selon le coup de sonde mené sur le Web auprès de 1038 répondants, une proportion équivalente de jeunes Québécois (30 %) écoutent entre cinq et dix heures de contenu issu des plateformes numériques chaque semaine. « On peut dire que la télévision québécoise est encore fantastiquement prolifique et populaire. Mais ce n’est pas le cas auprès de toutes les générations », affirme en entrevue le candidat péquiste dans Marie-Victorin, Pierre Nantel.
L’ex-directeur artistique ne se résigne pas. Les moyens sont là pour convaincre les jeunes, soutient-il.
C’est la proportion des « 18-34 ans » qui ne consomment même pas une minute de contenu québécois en ligne, selon un sondage Léger.
Un gouvernement péquiste effectuerait donc toutes les démarches pour rapatrier à Québec les pouvoirs de réglementation des télécommunications, qui appartiennent pour le moment à Ottawa. L’application des lois et des règlements en la matière reviendrait à un CRTC version québécoise. « Notre propre “CRTQ” », exemplifie M. Nantel. Celui-ci pourrait notamment jouer un rôle de promotion du contenu produit en sol québécois.
« L’approche des quotas [n’a jamais été appliquée] aux plateformes numériques. Ce qui est clair, c’est que l’inaction des dernières années, qu’elle ait été crasse et volontaire ou liée à toutes sortes d’embûches, a eu comme conséquence qu’un jeune de 19 ans ne regarde pas ses productions locales », ajoute-t-il.
Pierre Nantel convient que « c’est un débat qui ressemble à celui sur l’immigration », débat au cours duquel le Québec a essuyé des revers ces dernières semaines. En avril, le premier ministre François Legault avait fait entendre son désir de rapatrier tous les pouvoirs en immigration. Au premier chef, ceux qui encadrent le regroupement familial. Le premier ministre Justin Trudeau lui avait vite répondu non : « c’est sûr qu’un pays doit continuer d’avoir un mot à dire sur son immigration ».
Aux yeux de M. Nantel, le gouvernement de la Coalition avenir Québec s’est trop peu soucié de la question des télécommunications lors de ses quatre ans de mandat. « Il n’y en a pas, d’intérêt à la CAQ sur ce sujet-là, soutient M. Nantel. Si le Parti québécois était élu au gouvernement du Québec, est-ce qu’il pourrait établir un rapport de force beaucoup plus fort ? Bien, certainement. »
Le « CRTQ » se retrouvera dans la plateforme électorale du PQ