Québec devrait favoriser une gestion de proximité en santé, préconise un rapport
![Christian Dubé avait demandé à la sous-ministre Dominique Savoie d’établir un «diagnostic de la gestion [du MSSS] basé sur ce qu’on avait vécu ensemble au cours des deux dernières années», a expliqué le ministre.](https://media1.ledevoir.com/images_galerie/nwd_1272312_992151/image.jpg)
Le gouvernement devrait favoriser une gestion de proximité dans le réseau de la santé et créer une nouvelle instance pour améliorer la coordination, recommande la sous-ministre de la Santé et des Services sociaux, Dominique Savoie, dans un rapport rendu public mercredi. Le ministre Christian Dubé s’est engagé à mettre en place toutes les recommandations.
Lors du dévoilement du Plan santé à la fin de mars, M. Dubé avait demandé à Dominique Savoie de réaliser un « diagnostic de la gestion [du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)] basé sur ce qu’on avait vécu ensemble au cours des deux dernières années », a dit le ministre en point de presse.
Le rapport Savoie indique que la pandémie a mis en lumière « certaines lacunes » dans le réseau de la santé. Mais plusieurs difficultés existaient déjà avant la COVID-19, notamment en matière « d’accès aux soins de santé et de pénurie de main-d’oeuvre dans un contexte de vieillissement de la population, d’accroissement des besoins, d’une vétusté des systèmes d’information et d’accès difficile aux données », écrit la sous-ministre.
Selon le rapport, il faut décentraliser le réseau de la santé en favorisant une gestion de proximité. Pour ce faire, Christian Dubé a confirmé « l’ajout de centaines de cadres intermédiaires qui seront sur le terrain en soutien au personnel dans les services directs à la population dans les diverses régions ». Un budget récurrent de 40 millions de dollars sera consacré à cette mesure.
En 2015, la réforme de Gaétan Barrette, ancien ministre de la Santé sous le gouvernement de Philippe Couillard, avait permis certaines avancées, écrit Mme Savoie. Mais elle a aussi « généré des difficultés », entre autres avec « l’abolition des gestionnaires de proximité », observe-t-elle.
Créer une entité « neutre »
Le rapport recommande de mettre sur pied une « instance formelle de coordination et de supervision pour optimiser l’accès aux soins de santé et aux services sociaux et en améliorer la fluidité ». Cela permettrait notamment de « prévoir une coordination spécifique pour la grande région de Montréal (514-450) ».
Le gouvernement doit réfléchir « à une révision de plus grande envergure des paliers de gestion actuels », peut-on lire dans le rapport. La création d’une entité « neutre, pleinement imputable et très opérationnelle » permettrait d’alléger « la tâche des établissements et des dirigeants, tout en dégageant le [ministère] des actions courantes et opérationnelles du [réseau de la santé] », selon la sous-ministre Savoie.
En ce qui concerne l’instauration de cette entité, le ministre Dubé a dit devoir « prendre un peu de recul, parce qu’il y a beaucoup d’implications ». « C’est à ma formation politique de revenir avec des recommandations claires là-dessus », a-t-il affirmé.
Le rapport recommande aussi de mieux départager le rôle du ministère de celui des établissements. À l’heure actuelle, il y a une confusion à cet effet, a admis M. Dubé. Le MSSS « est là pour mettre les grandes orientations stratégiques, les objectifs, mais le réseau, lui, est là pour opérer », a-t-il dit.
Les outils proposés par le rapport permettront de « livrer le Plan santé », a soutenu M. Dubé. « Je pense que [Mme Savoie] nous met au défi de poser encore d’autres grands gestes et je pense qu’on aura le courage politique de faire les bons choix », a-t-il affirmé.