Un gouvernement libéral baisserait les impôts

La joute électorale commence. Un jour après la fin de la législature, le Parti libéral du Québec (PLQ) s’est engagé à réduire les impôts s’il est porté au pouvoir le 3 octobre prochain.
La proposition se retrouve dans la plateforme électorale du parti, qui a été présentée aux membres samedi après-midi à Montréal. Elle se veut une réplique directe au chèque promis aux Québécois par le gouvernement de François Legault.
« C’est ce que ça prend pour donner du souffle aux Québécois », a signifié samedi matin le leader parlementaire du PLQ, André Fortin.
Sous un gouvernement libéral, le taux des deux premiers paliers d’imposition (46 295 $ et moins ainsi que supérieur à 46 295 $ mais ne dépassant pas 92 580 $) serait abaissé de 1,5 point de pourcentage. Le parti de l’opposition officielle s’engage aussi à imposer davantage les plus riches : il souhaite augmenter de 2 points de pourcentage l’impôt des salariés de plus de 300 000 $.
Le PLQ affirme que ses mesures d’allègement fiscal creuseront un trou de deux milliards de dollars par année dans le trésor public. Or, « l’inflation ramène pas mal d’argent dans les poches de l’État », a observé samedi la cheffe du PLQ, Dominique Anglade. Le report du retour à l’équilibre budgétaire en 2027-2028 permettra aussi d’encaisser plus facilement la perte de revenus, estiment les libéraux.
Pas de coupes, assure Anglade
Les baisses d’impôts riment souvent avec réductions de services. Pas cette fois, a assuré samedi Mme Anglade, quelques minutes avant d’aller rejoindre ses militants dans une salle de conférences de l’hôtel DoubleTree by Hilton, à Montréal. « L’objectif, c’est vraiment d’aider les gens », a-t-elle dit.
À environ trois mois du déclenchement de la campagne électorale, une lutte à finir sur la question du coût de la vie se profile à l’horizon. Vendredi, au dernier jour de la 42e législature, la cheffe de l’opposition officielle a criblé François Legault de questions sur l’inflation au Salon bleu. « [Les Québécois] ont de la misère à joindre les deux bouts. Ceux qui nous écoutent, ils se disent : “qu’est-ce qu’on va faire, là, dans le prochain mois, dans les prochaines semaines ?”», a lancé Mme Anglade à la dernière période des questions de la session.
« Je suis d’accord avec la cheffe de l’opposition officielle que le coût de la vie, c’est un enjeu qui est important », a répondu le premier ministre. Il s’engage déjà à verser, s’il est réélu, un deuxième chèque en moins d’un an aux Québécois. Ceux qui gagnent moins de 100 000 $ et ont rempli leur déclaration d’impôt ont déjà reçu 500 $ ce printemps.
Plateforme hâtive
Dans un exercice inédit, le PLQ n’a pas attendu la campagne électorale pour présenter sa plateforme. Dans son « livre libéral », la formation politique s’engage entre autres à geler temporairement les tarifs d’Hydro et à suspendre la perception de la TVQ sur les factures d’électricité. Elle souhaite offrir une « allocation aînés » de 2000$ par année aux Québécois de 70 ans et plus qui veulent rester à domicile.
Pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, les libéraux promettent de rehausser les seuils d’immigration annuels à au moins 70 000, le temps de revoir le calcul utilisé. L’équipe de Dominique Anglade entend par ailleurs négocier avec Ottawa pour rapatrier le Programme des travailleurs étrangers temporaires, sans toutefois rouvrir l’Accord Canada-Québec sur le partage des compétences en immigration.
Tout comme François Legault, Mme Anglade compte aller chercher davantage de transferts fédéraux en matière de santé (35 % des dépenses du réseau).
Sur le plan climatique, le PLQ s’engage à faire adopter une Loi sur la carboneutralité, dans laquelle seraient inscrits des objectifs « quinquennaux » de réduction des gaz à effets de serre. Il promet un moratoire sur la construction de nouvelles routes en milieu urbain et entend rétablir les subventions à l’achat de véhicules électriques, réduites dans le dernier Budget du Québec.
Le Parti libéral publiera d’ici le scrutin le cadre financier de son programme électoral.
Précision: La version originale de ce texte a été modifiée pour clarifier les paliers d'imposition qui seraient touchés par la mesure libérale.