Claire Samson témoigne de l’état des députés «plantes vertes» comme elle

«Je vous parle des députés plantes vertes comme moi, ça n’a pas travaillé fort, depuis deux ans», a déclaré Mme Samson.
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne «Je vous parle des députés plantes vertes comme moi, ça n’a pas travaillé fort, depuis deux ans», a déclaré Mme Samson.

La députée du Parti conservateur du Québec (PCQ), Claire Samson, a tiré sa révérence, jeudi, en déplorant que ses fonctions à l’Assemblée nationale l’aient moins occupée que son travail, à l’époque, de serveuse dans un restaurant.

Mme Samson, seule représentante du PCQ au Parlement, a tourné la page sur huit années de politique active.

En revenant sur la période de la pandémie, lors d’une conférence de presse tenue avec son chef, Éric Duhaime, la députée a souligné que les activités des élus d’arrière-ban, comme elle, ont tourné au ralenti. « Je vous parle des députés plantes vertes comme moi, ça n’a pas travaillé fort, depuis deux ans », a-t-elle déclaré.

Ses fonctions dans sa circonscription d’Iberville l’ont occupée, contrairement au travail parlementaire, a constaté Mme Samson. « De tous les emplois que j’ai eus, et j’inclus quand j’avais 17 ans puis que j’étais commis chez Miracle Mart, ou quand j’ai été serveuse chez Da Giovanni, le travail de député, ici, à l’Assemblée nationale, c’est la job où j’ai travaillé le moins dans ma vie », a-t-elle lancé avec transparence.

Au cours des derniers mois, Mme Samson a tout de même assuré la présence de son parti dans les travaux parlementaires. Elle a notamment participé au processus de sélection de la nouvelle directrice générale de la Sûreté du Québec, dont elle avait révélé le nom par mégarde. Son chef et elle ont également réussi à participer au huis clos budgétaire, qui s’était toutefois avéré éprouvant pour elle.

Nécessité d’une opposition

Claire Samson, elle-même une ex-élue caquiste, a accusé son ancien parti de museler ses députés. Elle s’est inquiétée de la perspective que la Coalition avenir Québec (CAQ) puisse remporter 100 des 125 sièges.

« Je pense que ça serait terrible et ça ne leur donnera rien de plus, à eux autres. Ça va enlever beaucoup à la démocratie puis aux citoyens du Québec. Ils vont pouvoir faire n’importe quoi, puis il n’y aura plus de questions qui vont être posées. »

Mme Samson, âgée de 67 ans, a été expulsée de la CAQ en juin 2021 après avoir fait un don au PCQ. Jeudi, elle a expliqué qu’elle était fière de cette décision.

« Je me suis jointe [à] Éric parce que j’ai vu, au cours des deux dernières années, en tout cas, surtout la première année, à quel point les oppositions étaient affaiblies », a-t-elle dit.

Mme Samson a affirmé qu’elle devait toutefois affronter ses collègues qui lui reprochent d’avoir fourni au chef conservateur une visibilité à l’Assemblée nationale qu’il aurait été incapable d’avoir sans elle.

« Chaque fois qu’Éric annonce des candidats dans des [circonscriptions] puis que je rentre au Salon bleu, il y en a toujours qui me regardent comme en voulant dire : “Regarde, c’est ta faute, ça.” Alors je ne me suis pas fait d’amis, c’est bien évident. »

En tirant sa révérence de la Chambre, Mme Samson a rendu hommage à son chien d’accompagnement, qui l’aidait à détecter ses crises d’épilepsie.

« C’est lui qui m’a aidée le plus à mon arrivée ici, et je parle naturellement de feu Pepper, a-t-elle dit. Et je remercie l’Assemblée nationale de l’avoir accueilli. »

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