La décriminalisation des drogues dures n’est «pas dans les plans» de Québec

« Actuellement, on travaille déjà avec les programmes que nous avons », a fait valoir le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
Jacques Boissinot Archives La Presse canadienne « Actuellement, on travaille déjà avec les programmes que nous avons », a fait valoir le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

Le ministre québécois de la Justice, Simon Jolin-Barrette, ferme pour l’instant la porte à l’idée de décriminaliser la possession d’une petite quantité de drogues dures pour combattre la crise des opioïdes, comme ce sera bientôt le cas en Colombie-Britannique.

« À court terme, [la décriminalisation] n’est pas dans les plans, a affirmé M. Jolin-Barrette, mercredi. Actuellement, on travaille déjà avec les programmes que nous avons [en prévention]. » L’an dernier, le ministre avait évoqué en commission parlementaire l’idée de déjudiciariser la possession simple de drogues. Le gouvernement pourrait alors diriger les usagers de drogues dures vers des ressources d’aide.

Ottawa a annoncé mardi qu’en Colombie-Britannique, dès l’an prochain, il sera possible d’être en possession de 2,5 grammes d’opioïdes, de cocaïne, d’ecstasy ou de méthamphétamine sans être arrêté ni mis en accusation. Cette mesure s’appliquera strictement à l’usage de drogues à des fins personnelles.

En vidéo: Les drogues dures décriminalisées en Colombie-Britannique

En point de presse, le député de Québec solidaire Alexandre Leduc a qualifié la stratégie adoptée en Colombie-Britannique de « très bonne nouvelle ». « C’est important, ça peut sauver des vies », a-t-il souligné. Le co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, a également souligné que les personnes aux prises avec une dépendance « ne sont pas des bandits ». « La dépendance elle-même est un problème de santé et parfois un problème social et c’est comme cela qu’il faut l’aborder », a-t-il soutenu.

Le député libéral Marc Tanguay a affirmé pour sa part qu’il fallait avoir un débat au Québec au sujet de la décriminalisation de la possession de drogues dures. Si les surdoses d’opioïdes sont « une réelle crise en Colombie-Britannique », cette réalité existe aussi au Québec, a-t-il fait valoir.

Du côté du Parti québécois, le député Pascal Bérubé estime qu’il faut interroger certains experts et médecins au sujet des conséquences des surdoses au Québec. « Je ne crois pas qu’on soit prêts à faire ce débat-là, a-t-il soutenu. Mais si les chiffres devaient nous donner des indications similaires à ce qu’on retrouve au centre-ville de Vancouver, il faudra certainement aborder la question. »

Avec François Carabin et Boris Proulx



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