Les oppositions accusent la CAQ d’hypocrisie sur la question du nickel dans l’air

«Pour un gouvernement qui vient de découvrir les vertus de l’acceptabilité sociale, c’est plutôt étonnant voire contradictoire de constater qu’il a autorisé une augmentation des particules de nickel dans l’air», a ironisé le député péquiste Sylvain Gaudreault.
Paul Chiasson Archives La Presse canadienne «Pour un gouvernement qui vient de découvrir les vertus de l’acceptabilité sociale, c’est plutôt étonnant voire contradictoire de constater qu’il a autorisé une augmentation des particules de nickel dans l’air», a ironisé le député péquiste Sylvain Gaudreault.

Le gouvernement Legault ne peut pas exiger une plus large acceptabilité sociale du projet de tramway de Québec tout en ignorant l’opposition à l’allègement de la norme sur le nickel dans l’air qu’il a officialisé mardi, plaident les oppositions.

L’un après l’autre, les partis d’opposition ont dénoncé cet apparent paradoxe mercredi matin. « Pour un gouvernement qui vient de découvrir les vertus de l’acceptabilité sociale, c’est plutôt étonnant, voire contradictoire, de constater qu’il a autorisé une augmentation des particules de nickel dans l’air », a ironisé le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault.

Ces derniers mois, le rehaussement de la concentration de nickel tolérée dans l’air par le ministère de l’Environnement, de 14 à 70 nanogrammes par mètre cube (ng/m3), a été dénoncé par la Ville de Québec, l’ensemble des directions régionales de santé publique et de nombreux regroupements citoyens de la capitale.

Or, le gouvernement a annoncé mardi qu’il allait tout de même aller de l’avant, tout en exigeant de la Ville de Québec des garanties d’acceptabilité sociale dans un autre dossier, celui du tramway.

« Les gens de Limoilou, les gens de Beauport, les gens de Québec sont en furie », a tonné le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti. « L’acceptabilité sociale, ça ne compte plus quand il s’agit de satisfaire une multinationale, c’est juste bon pour retarder le transport collectif », a-t-il ironisé.

La porte-parole libérale en environnement, Isabelle Melançon, juge quant à elle que les décisions prises en environnement — nickel inclus — le sont « pour des lobbies, les chums de [Pierre] Fitzgibbon », le ministre de l’Économie. Et d’ajouter que le « ministre de l’Environnement, il s’appelle Fitzgibbon ».

En mêlée de presse, ce dernier s’en est défendu. « C’est faux de dire que je suis ministre de l’Environnement, et c’est vrai de dire que je travaille très bien avec le ministère de l’Environnement », a-t-il réagi.

Rappelons que la volonté du gouvernement Legault d’assouplir la norme sur le nickel découle entre autres de considérations économiques. Le nickel entre dans la fabrication de l’acier inoxydable et fait partie des métaux stratégiques utilisés dans la fabrication des batteries modernes.

Interpellé à son tour sur le dossier lors de la période de questions, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a souligné que le directeur national de santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, avait donné son appui au rehaussement de la norme. Il a aussi souligné que l’ajout par son ministère d’un taux maximum toléré moyen de 20 ng/m3 sur une base annuelle allait faire en sorte que la quantité de nickel dans l’air ne franchira pas régulièrement le seuil de 70 ng/m3.

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