Parti libéral du Québec - Charest, un chef en pleine déroute

Québec — Tout au long de l'été, des associations libérales ont transmis aux journaux des lettres d'appui au chef du parti, Jean Charest. «Il n'est pas question pour nous de remettre en cause le leadership de M. Charest à la moindre embûche», écrivent les présidents des associations libérales de l'Estrie, dans une lettre parue dans le quotidien sherbrookois La Tribune, le 12 juillet dernier.

Mais que des militants politiques se sentent obligés de réaffirmer leur foi envers leur chef, pourtant en poste depuis quatre ans, a de quoi étonner. «Pour plusieurs, M. Charest était un sauveur et il s'est avéré une déception. Sur le plan humain, cela doit être très difficile pour lui», estime le politologue Christian Dufour, de l'École nationale d'administration publique (ENAP).

Le professeur Dufour estime néanmoins que les libéraux n'ont plus le choix et doivent aller à la prochaine bataille électorale avec M. Charest à leur tête.

«Les libéraux doivent miser sur le conservatisme des Québécois. Changer de chef si près des élections serait un pari trop risqué, d'autant plus qu'il n'y a pas de remplaçant évident», a expliqué M. Dufour lors d'un entretien cette semaine.

M. Charest participera aujourd'hui et demain au congrès annuel de la Commission-Jeunesse du PLQ, à Trois-Rivières. Le président de cette commission, Steeve LeBlanc, a lui aussi manifesté publiquement son appui à son chef, mardi dernier.

Malgré les résultats désastreux des dernières élections complémentaires, les jeunes libéraux continuent de placer leur confiance en Jean Charest, a-t-il expliqué. «M. Charest est présent et fait son travail. Ce que les gens pensent de M. Charest n'est pas ce qu'on lit dans les journaux le lundi matin», a dit M. LeBlanc.

M. Charest a encaissé de sérieuses déconvenues lors des élections complémentaires du 17 juin dernier. Dans trois des quatre circonscriptions en jeu, son parti politique a fini au troisième rang, derrière l'Action démocratique de Mario Dumont et le Parti québécois de Bernard Landry. La meilleure performance du PLQ a été une deuxième place dans le comté de Vimont.

Bref, les libéraux, qui semblaient assurés de reprendre le pouvoir après deux mandats dans l'opposition, sentent dans leur dos le souffle chaud de l'Action démocratique.

Depuis cette date, le leadership de M. Charest a alimenté les rumeurs et les caricatures des journaux, au point qu'un quotidien montréalais rapportait, fin juillet, que les milieux d'affaires, traditionnellement acquis au Parti libéral, «étaient déçus» de la performance du chef.

C'est toutefois pour parler d'éducation que les membres de la Commission-Jeunesse du PLQ se réunissent en fin de semaine à Trois-Rivières.

Ces militants ont reçu le mandat de préparer le message que les libéraux livreront aux jeunes lors de la prochaine campagne électorale.

Essentiellement, ils veulent améliorer le niveau de la qualité de l'éducation par la création d'un ordre professionnel pour les enseignants et en instituant un système de mentorat pour les élèves en difficulté.

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