Des travailleurs de la santé commencent à recevoir des versements en retard

Les paiements dus à des milliers de travailleurs dans la santé depuis des mois ont finalement commencé à être versés.
La Presse canadienne avait révélé, en octobre dernier, que des milliers de préposés aux bénéficiaires étaient victimes de ces retards de paiement, qui concernent des augmentations de salaire et des primes, et même des versements d’équité salariale remontant à 2010.
Puis, au début de novembre, La Presse canadienne avait rapporté que des infirmières aussi étaient touchées par les mêmes retards de paiement.
Québec avait alors expliqué ces retards de paiement par les nombreux changements à apporter aux paies, ainsi que le nombre d’employés touchés — ce qui faisait que les entreprises privées qui font le traitement de la paie n’avaient pu effectuer les modifications à temps. Le tout survenait après le renouvellement des conventions collectives dans le secteur public.
Le Devoir avait dévoilé mi-février que le gouvernement devait alors 2,4 milliards de dollars aux travailleurs de la santé en primes et en augmentations salariales.
Ceux-ci étaient en colère, d’autant plus que Québec leur en demandait encore plus, en temps de pandémie, et suspendait même des clauses de leurs conventions collectives.
Or, la situation est en voie de se résorber, même si tout n’est pas limpide et que les versements proviennent parfois d’avances qui sont versées aux travailleurs.
« Il reste encore de la grosse méfiance. Il y en a qui ont des avances ; ils ne savent pas combien ils vont avoir. Notre monde n’en est pas revenu de tout le temps que ça a pris », s’est exclamée en entrevue Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employés de service (SQEES), affilié à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), qui représente des préposés aux bénéficiaires.
« On espère qu’il n’y a pas trop d’erreurs » dans ces versements, s’empresse d’ajouter Mme Nelson.
Le SQEES a fait savoir que la majorité des primes et des augmentations de salaire dues avaient commencé à être versées, et ce, dans la plupart des établissements de santé.
Pas encore pour l’équité
Ce n’est toutefois pas le cas pour les versements d’équité salariale qui remontent, eux, à plusieurs années, soit 2010 ou 2015. Ces versements d’équité salariale touchent aussi des adjointes administratives, par exemple.
« Le premier ministre Legault nous a dit : “je vais remettre de l’argent dans le portefeuille des Québécois” [lors du budget de mardi]. J’ai hâte de voir ça ; pas de problème avec ça. Mais il devrait peut-être, avant, commencer à penser à régler la dette qu’il a envers des milliers de Québécoises. Parce qu’elles aussi, leur portefeuille… ça fait plus de 11 ans qu’elles attendent l’argent qu’on leur doit », a lancé Mme Nelson.
«Pas pour toutes» les infirmières
Du côté de la FIQ (Fédération interprofessionnelle en santé), on décrit une situation « à géométrie très variable » après un coup de sonde auprès de ses membres.
Ainsi, les paiements de rétroactivité et les augmentations de salaire ont commencé à être versés, mais « pas pour tout le monde », indiquait lundi l’organisation syndicale des infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins.
Et surtout, plusieurs primes prévues dans la convention collective n’ont toujours pas été versées, de même que d’autres primes annoncées dans les arrêtés ministériels, a ajouté la FIQ.