Omicron fait planer le doute sur le sort des fêtes de Noël
Les effets du variant Omicron sur les hospitalisations seront déterminants pour établir si les rassemblements privés des Fêtes pourront avoir lieu comme prévu, a déclaré mercredi le premier ministre François Legault.
M. Legault n’a pas exclu de resserrer le plan annoncé la semaine dernière, qui autorise les rassemblements de 20 personnes vaccinées à partir du 23 décembre.
« Avec 2300 cas aujourd’hui, ce ne serait pas responsable de ne pas regarder toutes les possibilités », a dit le premier ministre quelques heures avant une réunion du Conseil des ministres.
En annonçant que la limite des rassemblements passerait de 10 à 20 personnes pour les Fêtes, le gouvernement n’avait pas précisé la période durant laquelle cet assouplissement serait en vigueur. M. Legault a indiqué mercredi que la fenêtre pour ces rassemblements élargis pourrait être limitée.
« D’ici le 23, il faut être prudent, a-t-il dit lors d’un bref échange avec les journalistes devant son ministère. Est-ce qu’on laissera, ne serait-ce que pour la santé mentale, quelques jours aux Québécois, quand ils ont de plus grosses familles, [la possibilité] de se voir ? C’est ça qu’on est en train de voir. »
L’inconnue pour l’instant demeure l’effet du nouveau variant sur les hospitalisations dues à la COVID-19, qui sont à un niveau acceptable de 300 actuellement dans le réseau de la santé. Des projections sont attendues au cours des prochains jours.
« Je dis aux Québécois : soyez prudents, a dit M. Legault. Le variant Omicron est très contagieux, on ne sait pas encore si ce variant va avoir un impact sur les hospitalisations, mais ce n’est pas impossible. »
M. Legault n’a pas été en mesure de donner plus de précisions sur le moment d’une possible révision à la baisse du nombre de personnes autorisées à se rassembler.
« Je n’ai pas de propositions dans ce sens-là aujourd’hui avec la Santé publique, a-t-il dit. On n’a pas ça non plus dans les autres provinces canadiennes, mais il faut être prudent. »
M. Legault a participé mardi soir à une réunion avec ses homologues provinciaux et fédéral au sujet des effets d’Omicron sur les mesures en place.
« Pour les rassemblements à 20 personnes, le Québec a les mesures les plus sévères, a-t-il dit. Les autres premiers ministres aussi se posent des questions. Il ne faut rien exclure pour les prochains jours. »
La réunion a aussi porté sur des restrictions des voyages non essentiels.
« M. Trudeau propose un resserrement des frontières, des voyages non nécessaires, on est ouverts à ça, a-t-il dit. Plus de tests dans les aéroports, on est ouverts à ça, mais ce que j’ai dit, c’est que ça prend plus d’employés du gouvernement fédéral. »
Lendemain de resserrements
Mardi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé des resserrements des mesures sanitaires face à la prolifération d’Omicron à travers le monde. Il a demandé aux employeurs de rétablir le télétravail. Il a également imposé le port du masque dans les aires communes des résidences pour personnes âgées et évoqué un possible report du retour en classe après le congé des Fêtes.
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a reconnu mercredi qu’autoriser des rassemblements de 20 personnes peut apparaître contradictoire dans ce contexte.
« C’est jamais totalement cohérent, il faut s’adapter et prendre les meilleures décisions », a-t-il dit en se rendant au Conseil des ministres.
M. Boulet s’en remet à son collègue responsable de la santé pour suivre les recommandations de la Santé publique concernant les rassemblements des Fêtes.
« Il faut toujours trouver un équilibre entre la santé publique et la santé du monde », a-t-il dit.
M. Boulet a souligné que le télétravail était recommandé lorsque possible. Cette demande sera réévaluée au retour des Fêtes.
« Je comprends la difficulté de reprendre le télétravail, mais ça s’impose actuellement », a-t-il poursuivi.
Mercredi, M. Dubé n’a pas commenté l’évolution de la situation. Son cabinet a toutefois souligné les efforts déployés pour amorcer l’administration des troisièmes doses de vaccin.