DG de la SQ : Les conservateurs mettent du sable dans l’engrenage

La députée conservatrice, Claire Samson, a indiqué qu’elle n’est pas pressée de remettre son rapport sur la candidature du gouvernement pour le poste de directeur général de la SQ.
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne La députée conservatrice, Claire Samson, a indiqué qu’elle n’est pas pressée de remettre son rapport sur la candidature du gouvernement pour le poste de directeur général de la SQ.

Le Parti conservateur du Québec (PCQ) a l’intention de prendre tout son temps pour étudier la candidature du gouvernement à la direction générale de la Sûreté du Québec, ce qui compromettra vraisemblablement les plans de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui souhaitait régler le dossier cette semaine.

Le chef du PCQ, Éric Duhaime, a affirmé que le gouvernement récolte ce qu’il a semé après avoir négligé de consulter la députée de sa formation, Claire Samson, au même titre que ceux des autres partis de l’opposition.

« On ne va pas commencer à subir de la pression indue parce que le gouvernement a erré, a-t-il dit. Donc il va falloir qu’ils prennent acte qu’il y a un Parti conservateur du Québec qui existe maintenant à l’Assemblée nationale puis qu’ils respectent ça. »

M. Duhaime a présenté comme une victoire le fait que Mme Samson a obtenu d’être incluse dans le processus de sélection du prochain dirigeant de la SQ après avoir soulevé une violation de ses droits et privilèges de députée.

« Si le gouvernement avait voulu que ça se fasse rapidement, il fallait qu’il agisse en respectant les règles, a-t-il dit. Maintenant, il a choisi de violer les règles, il s’est fait prendre à son jeu. Malheureusement, il pourrait y avoir des conséquences. »

Aux côtés de son chef, à l’occasion d’une conférence de presse portant sur leur bilan de la dernière session parlementaire, Mme Samson a déclaré qu’elle prendra le temps réfléchir et de vérifier les références de la candidature soumise.

« J’ai la bonne habitude de traiter les gens aussi respectueusement qu’ils me traitent, a-t-elle dit. Alors, je ne vois pas pourquoi je me ferais un ulcère d’estomac. »

Mme Samson est consultée dans le cadre d’un nouveau processus de nomination qui prévoit que la candidature au poste de directeur généra de la SQ soit soumise au vote des députés à l’Assemblée nationale.

Dans un point de presse, Mme Guilbault a reconnu qu’elle avait espéré pouvoir procéder avant l’ajournement des travaux vendredi. La ministre a confirmé qu’elle doit pour ce faire attendre de connaître la position de Mme Samson, qui a jusqu’au 16 décembre pour le faire.

« C’est vrai aussi que la session ajourne [vendredi] et que si elle ne se prononce pas d’ici là, le processus ne pourra pas se conclure avant la prochaine [session], a-t-elle dit. C’est son choix mais pour moi, j’aurais aimé que ça soit réglé avant les Fêtes. »

Plus tôt cette semaine, Mme Samson a révélé par mégarde que la candidature proposée par le gouvernement était celle de la directrice générale intérimaire Johanne Beausoleil.

Gauche efficace

 

Élu chef du PCQ cette année, M. Duhaime a esquissé sa stratégie électorale en prévision du scrutin prévu en octobre prochain. Il souhaite faire de la santé le principal enjeu de la campagne.

« On a un système de santé totalement inefficace, au Québec, où on dilapide plus de 1 milliard de dollars par semaine, a-t-il dit. Ce gouvernement-là avait promis mer et monde, et on voit qu’ils n’ont absolument rien réglé. »

Un gouvernement conservateur ferait plus de place au secteur privé dans les soins de santé.

 

« On pense que la concurrence stimule et qu’on va être capables, à meilleur prix, d’offrir un meilleur service », a expliqué le chef conservateur.

M. Legault s’est tout de même montré d’accord avec le premier ministre François Legault, qui s’est décrit récemment comme un représentant de la « gauche efficace ».

« Il n’a pas procédé aux baisses d’impôt promises, le nombre d’employés de l’État a augmenté de façon très importante », a-t-il dit.

M. Duhaime a reconnu que sa formation politique est traversée par divers courants mais il croit que la vision du PCQ sur les libertés fondamentales et la démocratie sont des vecteurs d’unité.

« C’est ça le nouveau clivage pour moi au Québec, il est là, a-t-il dit. Et là-dessus je peux vous dire qu’on est unanimes. »

Les militants conservateurs se sont réunis en novembre à l’occasion d’un congrès virtuel dont les coûts se sont élevés à 35 000 ou 40 000 dollars, a affirmé M. Duhaime. Ces coûts ont servi à couvrir les frais des infrastructures technologiques et de la publicité.

Avec Sébastien Tanguay

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