Legault accuse Nadeau-Dubois de lancer de la «bouette» quant au retour des Expos

Le Stade olympique, domicile des Expos de 1976 à 2004, a accueilli des matchs préparatoires des Blue Jays de Toronto de 2014 à 2019. Le retour d’une équipe à Montréal passe par la construction d’un nouveau stade, selon le groupe de M. Bronfman.
Photo: Paul Chiasson La Presse canadienne Le Stade olympique, domicile des Expos de 1976 à 2004, a accueilli des matchs préparatoires des Blue Jays de Toronto de 2014 à 2019. Le retour d’une équipe à Montréal passe par la construction d’un nouveau stade, selon le groupe de M. Bronfman.

Le premier ministre François Legault a accusé Québec solidaire de lancer de la « bouette » en s’opposant à tout financement public pour la construction d’un stade de baseball à Montréal.

M. Legault a riposté avec vigueur au chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois, qui a dénoncé en Chambre « la saga des stades payés par des fonds publics ». « Le chef de Québec solidaire nous dit qu’il veut faire de la nouvelle politique, qu’il veut faire ça moderne, a répondu le premier ministre. Je n’ai jamais vu ça, de la bouette comme ça. »

Du même souffle, M. Legault a d’abord exclu toute participation financière du gouvernement dans le projet de l’homme d’affaires Stephen Bronfman, qui veut ramener le baseball majeur à Montréal. « Il n’est pas question que notre gouvernement mette un sou des contribuables là-dedans », a-t-il lancé, tout en reprochant le ton de M. Nadeau-Dubois en Chambre et sur les réseaux sociaux.

Puis, M. Legault a finalement nuancé sa réponse au sujet d’un éventuel retour des Expos. « Si jamais il y a un stade de baseball, ça ne va pas coûter un sou aux contribuables québécois », a précisé le premier ministre. À terme, les retombées pourraient possiblement justifier un prêt.

Paradise Papers

 

Dans les corridors du parlement, après cet échange à la période des questions, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a d’ailleurs rappelé que son gouvernement est ouvert aux projets comme celui de M. Bronfman dans la mesure où les retombées économiques sont au rendez-vous. « Le projet économique, c’est celui d’une équipe de baseball, et ce projet, on le regarde comme n’importe quel autre projet », a déclaré le ministre.

M. Fitzgibbon a lui-même évoqué la possibilité d’octroyer des prêts qui pourraient se transformer en subvention à la condition que des retombées soient présentes. « La beauté de ça, c’est que si vous ne respectez pas vos engagements, vous me devez de l’argent », s’est réjoui le ministre.

Dans son échange avec M. Legault, M. Nadeau-Dubois a déconseillé au gouvernement de soutenir le projet en raison de la feuille de route de son promoteur. « La famille Bronfman, elle est milliardaire, c’est une des plus riches au Canada, a-t-il dit. Et puis Stephen Bronfman a été visé directement par les Paradise Papers, le scandale d’évitement fiscal. Très franchement, je ne pense pas que ce monsieur-là a besoin de l’aide financière des contribuables québécois. »

En mars, M. Legault avait déjà indiqué qu’il était en faveur d’un prêt qui pourrait être transformé en subvention — un « prêt pardonnable » — si les revenus fiscaux engendrés par une entreprise implantant une équipe de baseball sont plus importants que le montant versé par l’État.

Le groupe de M. Bronfman demande au gouvernement du Québec une contribution financière pouvant aller jusqu’à quelques centaines de millions de dollars pour son projet d’environ 1 milliard qui comprend la construction d’un nouveau stade de baseball au bassin Peel, a rapporté en début de semaine La Presse.

Le projet de M. Bronfman pourrait donner lieu à un partage avec Montréal des activités de l’équipe des Rays de Tampa Bay.

Après avoir admis qu’il était le responsable du dossier du baseball à Montréal, mardi, M. Fitzgibbon a affirmé qu’il s’intéressait aussi au projet d’équipe de la Ligue nationale de hockey à Québec, qui est porté par le ministre des Finances, Éric Girard. « Je ne suis pas le ministre du baseball, je suis le ministre de tout ce qui est économique », a-t-il dit.

M. Fitzgibbon a d’ailleurs remis en question les retombées du financement de 400 millions de fonds publics investis dans la construction de l’amphithéâtre de Québec, inauguré en 2015. « Il n’y a pas eu de retombées suffisantes pour justifier [les] 400 millions », a-t-il dit en présumant que l’absence d’une équipe professionnelle avait un effet négatif.

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